Des chercheurs de l’université de l’Arizona ont souhaité déterminer les paramètres psychologiques qui protègent les femmes des troubles du comportement alimentaire (TCA) dans le but d’améliorer le traitement de celles qui en souffrent. Pour se faire ils ont demandé à plus de 300 jeunes filles, en première année à l’université, de remplir des questionnaires très détaillés.
L’équipe de chercheurs explique que dans nos sociétés occidentales modernes, beaucoup de femmes sont insatisfaites de leur corps, ce qui augmente fortement leur risque d’être victimes de TCA. Les jeunes étudiantes de première année ont fréquemment tendance à se comparer physiquement aux autres en raison de leur implication dans une société et des organisations qui placent une valeur élevée sur l’apparence, ce qui en fait un bon modèle d’étude.
Ils ont ainsi pu constater et vérifier qu’une image physique positive de soi était très fortement reliée au bien-être mais aussi que les jeunes femmes bénéficiant d’un fort soutien familial et ayant le sentiment d’une faible pression socio-culturelle de la part des amis, des médias ou de la famille concernant l’idée d’être « mince et belle » étaient celles qui avaient une image d’elles-mêmes la plus positive (et donc un plus grand bien-être).
Les troubles du comportement alimentaire représentent généralement une réponse répétitive et systématique à une situation de mal-être. Les déterminants des troubles du comportement alimentaire sont multiples : biologiques, psychologiques et sociaux. Le contexte psychologique (dépression, manque de confiance, mésestime de soi), ainsi que les troubles de l’image de soi et des perceptions de son corps (altération du schéma corporel) sont unanimement évoqués dans les troubles du comportement alimentaire.
Dans son livre, « le développement du concept de soi, de l’enfance à la vieillesse » (1994), René Lécuyer, psychologue, définit le concept de soi ainsi: « le concept de soi réfère à la façon dont la personne SE perçoit, à un ensemble de caractéristiques (goûts, intérêts, qualités, défauts, etc.), de traits personnels (incluant les caractéristiques corporelles), de rôles et de valeurs, etc. que la personne s’attribue, évalue parfois positivement ou négativement et reconnaît comme faisant partie d’elle-même, à l’expérience intime d’être et de se reconnaître en dépit des changements « .
Pour Cooley, professeur à l’Université de Sherbrooke, au département de psychologie, « le concept de soi, c’est ce que l’on pense de soi même, en tant qu’entité indépendante et distincte, et ce que l’on pense être aux yeux des autres.«
Tout problème de santé peut perturber le concept de soi et, par-là même, l’image corporelle. Et n’oublions pas que manger est un langage, un acte identitaire qui nous permet de nous situer au sein de notre environnement. Nous sommes des animaux pensants, et nous avons également appris, au fil du temps et de nos propres expériences, que manger contribue à la gestion de notre poids, et au delà de ça, de notre image.
La confiance en soi, le respect que l’on se porte, l’appréciation de notre propre valeur, sont autant de critères qui constituent l’estime de soi. Et, justement, rien ne va de soi. Entre nos doutes intérieurs et notre comportement à l’extérieur, ce que nous voulons montrer aux autres, nous devons composer pour construire ou reconstruire une image positive de nous-même.
(Sources: .lanutrition.fr/anorexie-et-boulimie.fr/e-sante.fr)