Chaque année, près de 92.000 nouveaux cas de maladie d’Alzheimer apparaissent. Caractérisée par une dégénérescence neuronale, cette maladie, contre laquelle nous ne disposons actuellement d’aucune arme efficace, se développe à l’allure d’une épidémie chez les personnes de plus de 70 ans. Elle détruit les neurones et provoque de graves troubles, progressant, le plus souvent, vers une démence, accompagnée d’une déchéance physique et mentale. Son origine et ses causes sont encore incertaines.
Des chercheurs américains (étude publiée dans la revue Neurology) ont indiqué que les hommes présentant un faible taux de testostérone seraient plus susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer que les autres.
Scott Moffat et ses collègues du National Institute Aging (NIH) de Baltimore dans le Maryland (Etats-Unis), ont analysé les données issues du programme Baltimore Longitudinal Study Aging qui a débuté en 1958.
Plus de 574 hommes âgés de 32 à 87 ans ont été suivis pour cette enquête.
Les scientifiques ont constaté qu’une augmentation de 50% du taux de testostérone, conduisait à une baisse de 26% des risques de développer la maladie d’Alzheimer. A l’opposé, lorsque le taux de cette hormone diminue, le risque d’être atteint augmente. Scott Moffat a remarqué que sur les 19 personnes dont ce taux a baissé, toutes ont été touchées par la pathologie dans les dix ans qui ont suivi.
Le taux de testostérone pourrait être un indicateur de la formation des plaques amyloïdes, l’un des facteurs responsables de la maladie.
Une nouvelle étude, réalisée à l’Université de Hongkong en mars de cette année, vient étayer les résultats américains.
Les chercheurs ont étudié 153 chinois âgés d’au moins 55 ans non touchés par la maladie, dont 47 avaient des légers troubles cognitifs et des petites pertes de mémoire.
Après un an, 10 d’entre eux ont développé la maladie d’Alzheimer et les tests sanguins ont décelé un niveau bas de testostérone, un niveau élevé de la protéine « ApoE 4 », liée à la maladie et une pression élevée.
« C’est un résultat important parce qu’il montre que le niveau de testostérone est l’un des facteurs de risque – a déclaré John Morley l’Université Saint-Louis, qui a participé à l’étude publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease – la prochaine étape sera d’étudier l’utilisation à grande échelle de la testostérone pour prévenir l’apparition de la maladie ».