malaise serotoninergiqueBouffées de chaleur intenses, battements de cœur, nausées et violent mal de tête, ça ressemble à un malaise vagal, et pourtant, ce n’est pas çà !

Le griffonia simplicifolia, plante africaine très utilisée en médecine douce pour traiter angoisses ou dépression, s’avère redoutable dans certains cas.

Et le syndrome sérotoninergique, sorte de surdosage de sérotonine, peut, s’il n’est pas pris à temps, être mortel.

Explication

La sérotonine, nous connaissons tous, c’est l’hormone de la bonne humeur. Quand nous sommes mal dans notre peau, déprimés, voire dépressifs, notre bon docteur nous en prescrit. Délivrée en pharmacie sous forme de pilules ou de gélules, la sérotonine est censée nous apporter une dose de bonheur tous les jours. Brintellix, Effexor, Cymbalta, Seroplex, Prozac, Zoloft  constituent le premier choix de traitement pour la dépression.

Avec ces produits magiques nous devrions voir la vie en rose. Pourtant ils ne sont pas exempts d’effets secondaires, comme des nausées, de la nervosité, de l’insomnie, des maux de tête, une prise de poids et une baisse de la libido.

Et surtout, surtout, et ce n’est pas assez souligné, ils ne doivent pas être associés à certains médicaments, comme les analgésiques type Tramadol, ou les anti-épileptiques comme le Rivotril, le Lyrica ou encore l’Epitomax, prescrit pour soigner les migraines.

Le syndrome sérotoninergique

Il survient quand deux médicaments qui affectent le niveau de sérotonine dans le corps sont pris simultanément. Avaler du sirop contre la toux Tussidane, ou un Triptan (médicament pour la crise de migraine) et un antidépresseur peut provoquer ce syndrome. Les symptômes apparaissent quelques minutes ou quelques heures suivant l’ingestion des médicaments. En général ils associent une augmentation de la température du corps suivie de frissons, des palpitations, des nausées, une rigidité musculaire et une certaine fébrilité.

Ce syndrome peut se développer lors de la présence d’une interaction médicamenteuse mais il apparaît surtout dans des cas de surdose de médicament, en particulier des sérotoninergiques.  Toute molécule pouvant influencer la quantité de sérotonine dans la synapse (zone située entre deux neurones) peut causer ou précipiter un syndrome sérotoninergique. En général, le syndrome sérotoninergique disparaît au bout de 24 ou 48h quand son intensité est faible. De toutes manières, dés l’apparition de symptômes un peu forts, il est conseillé d’appeler un médecin ou le Samu.

Qu’est-ce que la sérotonine ?

sérotonineAppelée aussi  5-hydroxytryptamine (5-HT), la sérotonine est un neurotransmetteur qui intervient au niveau du cerveau. Elle est synthétisée par les neurones à partir d’un acide aminé, le tryptophane.

Elle joue un rôle dans différentes fonctions physiologiques importantes: l’appétit, les émotions, le mouvement, l’impulsivité, l’agressivité, le cycle éveil-sommeil, la thermorégulation et les comportements sexuels. Mais elle intervient aussi dans la douleur physique et dans la souffrance morale.

Peut-on doser la sérotonine et connaître son taux ?

Non, il est impossible de doser la sérotonine pour en déduire un risque de dépression ou refléter un état psychologique. On ne peut pas doser la sérotonine dans le sang ni dans les urines, il faudrait prélever du liquide céphalo-rachidien, ce qui est invasif et inutile. Attention aux laboratoires qui proposent ce dosage, non remboursé par la Sécurité Sociale.

Heureusement l’imagerie cérébrale et en particulier l‘IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) ont permis d’explorer le cerveau dépressif et sa physiopathologie.
la baisse de l’activité des neurones sérotoninergiques, et donc de la transmission sérotoninergique centrale, serait associée à certaines formes de dépression. De même, des études ont démontré que le système sérotoninergique fonctionne moins bien quand on vieillit. Cette dégradation pourrait expliquer les changements d’humeur et l’altération du sommeil chez les personnes âgées.  La sérotonine pourrait ainsi être  impliquée dans le processus de vieillissement de l’organisme,

Le syndrome sérotoninergique se déclare lors d’une accumulation de ce neurotransmetteur dans le cerveau en raison d’une augmentation de sa synthèse ou de sa libération, ou d’une diminution de son métabolisme.

Et le Griffonia ?

Griffonia la planteSelon certaines informations, il est possible de stimuler sa production de sérotonine en mangeant des bananes, de l’ananas, du chocolat, de l’avoine, et des pois chiches. Ou en prenant des plantes comme l’ortie, le ginkgo biloba, l’angélique, le gingembre, ou le fenugrec.

Ou encore en avalant des gélules de griffonia simplicifolia. Cette plante originaire d’Afrique constitue depuis longtemps une alternative aux antidépresseurs chimiques. Elle peut servir de traitement substitutif pour supprimer une addiction aux anxiolytiques ou anti-dépresseurs. On la recommande également dans le traitement des céphalées, des règles douloureuses et de la fibromyalgie.

En effet le griffonia contient du 5-hydroxy-tryptophane. Le 5-HTP est le principe actif précurseur de la sérotonine. Ses autres composants sont des vitamines, des antioxydants et sels minéraux.

Mais cette plante exige de nombreuses précautions d’emploi. A fortes doses, le griffonia peut représenter un danger. Tout d’abord, on lui reconnait des effets sédatifs induisant une somnolence. Elle peut aussi provoquer des troubles digestifs, nausées ou vomissements.

En phytothérapie, le griffonia a une interaction avec le millepertuis et les autres antidépresseurs naturels.

Mais c’est la combinaison de gélules de griffonia et de médicaments allopathiques de type antidépresseur qui se révèle très dangereuse. Elle peut provoquer l’apparition du syndrome de la sérotonine (sérotoninergique) ou celui de Call-Fleming. Ce dernier syndrome se caractérise par une vasoconstriction cérébrale réversible (SVCR), révélée par des céphalées en coup de tonnerre suivies d’hypertension intracrânienne.

Cette plante doit donc être utilisée avec une extrême prudence. Le dosage généralement admis est de 50 mg à 100 mg 3 fois par jour, mais je recommande à tous les patients de signaler la prise d’antidépresseurs, d’anti-migraineux ou de tout autre médicament qui pourrait induire une grave interaction avec le griffonia.

(Sources: www.orpha.net / www.inspq.qc.ca / www.lanutrition.fr / doctonat.com)