Vous vous faites du souci ? C’est normal, tout le monde s’inquiète. Et il y a de quoi: les factures à payer, le crédit en cours, la relation avec notre patron, les études des enfants, un mal de dos persistant, les crises de jalousie de notre conjoint…nous avons tous notre lot.
Mais, pour environ 4 % d’entre nous, l’inquiétude est un cauchemar: ces gens-là s’inquiètent pour tout, se font de la bile, et il n’y a pas si longtemps (hier encore) on parlait d’eux comme des anxieux, des angoissés, voire des dépressifs.
Ouf ! Aujourd’hui, on a trouvé comment baptiser cette sorte de pathologie mal définie. On dit qu’ils souffrent d’un trouble d’anxiété généralisé ou TAG. Les psychologues, qui, bien entendu, se penchent sur le problème, estiment que l’anxiété «saine» passe du côté «pathologique» lorsque les inquiétudes sont excessives et difficiles à contrôler.
« La dose optimale de soucis entraîne une détresse physique chez les gens souffrant de TAG, considère Michel Dugas, psychologue à l’Université de Montréal, et les amène souvent à consulter leur médecin pour des problèmes de sommeil, , d’agitation, de fatigue, de tensions musculaires et d’irritabilité. Ces grands inquiets sortent du cabinet du médecin avec une prescription de médicaments contre l’anxiété (Tranxène, Lysanxia Lexomil) qui masquent les symptômes sans s’attaquer aux causes du problème. »
Pourtant il apparaît que les soucis pourraient nous aider. Ainsi, on a démontré que les étudiants les plus angoissés ont de meilleurs résultats car leur inquiètude est un moteur. Déjà, en 1994, le Professeur Graham Davey, de l’Université du Sussex, suggérait que les soucis étaient une source de motivation et nous poussaient à améliorer nos performances.
Conclusion: soucions-nous un peu, juste ce qu’il faut, et restons positifs pour ne pas nous laisser envahir par un TAG qui nous ferait avaler beaucoup de pilules blanches pour voir la vie en rose !