Un bon lecteur lit environ 400 à 500 mots par minute. Il faut savoir que nous lisons par saccades, ce qui nous permet des changements de visée à l’intérieur d’un texte, avec des moments de fixation.
On distingue trois types de saccades:
-Les saccades de progression sont des mouvements très brefs effectués de gauche à droite (ou de droite à gauche pour des langues comme l’arabe) et dont l’amplitude varie de 5 à 10 caractères.
-Les saccades de retour à la ligne sont de grande amplitude (50 espaces caractères environ).
-Les saccades de régression, dont l’amplitude varie entre 1 et 5 espaces caractères, correspondent à des retours en arrière de la droite vers la gauche (pour les langues se lisant de gauche à droite).
Les fixations, moments où le regard reste stationnaire, correspondent à la vision utile: c’est au cours des fixations que sont extraites les informations d’un texte.
Selon les adeptes de la lecture rapide, avec un peu d’entraînement, on peut optimiser la vitesse des saccades visuelles. On atteindrait alors 1100 mots à la minute (les meilleurs arrivant à 1600 mots à la minute). Ceci, d’aprés le neuroscientifique Stanislas Dehaene, ne pourrait se faire en réalité qu’avec un texte défilant sur un même point de fixation pour éliminer les saccades. En effet, les saccades et l’arrêt-fixation rendent le champ de vision étroit et obligent le lecteur à revenir en arrière dans sa lecture pour comprendre ou vérifier (consciemment ou inconsciemment).
Les méthodes de lecture rapide proposent une lecture sélective, en réduisant le nombre de mots lus sans affecter la compréhension, en sélectionnant des groupe de mots, voire des lignes entières ou des paquets de lignes (dans le cas d’un texte en colonne).
Une pratique assez proche de la lecture globale qui a tant de détracteurs. Alors, la lecture rapide est-elle crédible ?
« J’ai lu Guerre et Paix en 2 heures, déclarait Woody Allen, ça parlait de russes » !