Ordinateurs, téléphones mobiles, téléviseurs, nous passons de plus en plus de temps devant des écrans. Nos yeux fournissent des efforts constants, plus intenses encore quand notre vision n’est pas parfaite.

Et l’abus d’écrans peut provoquer ce que l’on appelle une « myopie comportementale ».

La myopie

Ce trouble de la vision débute le plus souvent dans l’enfance. D’origine héréditaire cette déformation du cristallin est caractérisée par un allongement du globe oculaire. L’image transmise au cerveau par le nerf optique n’est qu’imparfaitement restituée, d’où une vision floue.
Le myope n’est gêné que de loin, sa vision de près est en général excellente.

Une utilisation excessive des écrans est à l’origine d’une nouvelle forme de myopie. En 2004, aux Etats-Unis, on recensait 44% de personnes myopes, en 2013, on était à 58%.
La lecture et le travail sur écran provoquent un travail d’accommodation afin d’avoir une image nette. Ce flou optique oblige l’œil à travailler trop vite.

Plusieurs études ont démontré que les activités extérieures protègent de la myopie. Ainsi les enfants qui jouent dehors plus longtemps semblent être moins nombreux à développer une myopie.

Le sommeil et la vision

Nous avons besoin d’un minimum de 5h de sommeil chaque nuit pour détendre les muscles autour des yeux (ceux qui sont responsables des mouvements) et bien hydrater la cornée.
Le manque de sommeil provoque des troubles tels que sensibilité à la lumière, sécheresse oculaire, vision floue ou double, démangeaisons et rougeurs. On peut aussi noter une baisse de l’acuité visuelle.

L’apnée du sommeil est à l’origine de glaucomes, de DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) et de pathologies vasculaires et rétiniennes.

Lire sur sa tablette ou son smartphone n’est pas recommandé. La lumière bleue émise par les écrans inhibe la production de mélatonine (hormone qui régule le sommeil). Des études ont souligné le lien entre l’exposition intense à certaines fréquences de lumières bleues et le développement de maladies de l’œil, lésions de la rétine ou du cristallin.

La myopie et le sommeil

Une étude chinoise montre une grande augmentation du nombre d’enfants myopes après le confinement de 2020. En 2050 selon certains scientifiques la moitié de la population de la planète sera myope.

Nuit écourtées ou hachées, problèmes d’endormissement, selon une étude australienne, les personnes atteintes de myopie ont des rythmes circadiens (alternance veille-sommeil) plus retardés et une production plus faible de mélatonine par rapport aux personnes ayant une vision normale. Les scientifiques ont constaté que chez les personnes myopes, le temps de sommeil est décalé exactement de 1h12 et le niveau de mélatonine de 30% plus faible.

Les lentilles de nuit

Révolution chez les (petits) myopes : des lentilles qui corrigent la vision, pendant le sommeil.

On raconte que les Chinois, dans le temps jadis, déposaient des petits sacs de sable sur leurs paupières durant la nuit, dans le but de diminuer leur myopie,

L’orthokératologie a vu le jour avec un médecin américain, Robert Morrison, qui a démontré que la myopie pouvait être stabilisée par le port de lentilles spéciales, plus plates. Dans les années 60, George Jessen, optométriste anglais, a mis en place les premières cornées rigides susceptibles de modifier la courbure de la cornée.
Pratiquée en France depuis dix ans (mais peu connue), la méthode aujourd’hui consiste à porter des lentilles flexibles la nuit qui vont aplatir la cornée. On obtient ainsi une diminution, voire une annulation complète de la myopie au cours de la journée. La transformation dure au maximum 48H. Puis l’œil reprend sa forme pathologique.

Ce remodelage non chirurgical de la cornée représente une solution idéale pour les sportifs qui n’éprouvent plus de gêne lors de la pratique de sports de contact ou de sports aquatiques.
C’est également une alternative à l’opération, plus facile et moins couteuse (lentilles à partir de 400€ la paire).