Parce que, comme dirait André Manoukian, célèbre juré de « La Nouvelle Star« , radio-crochet diffusé sur D8, « ils en ont sous le pied« , autrement dit: ils en ont dans le crâne.
Et oui, le cerveau des timides est le siège d’une activité intense qui le rend très sensible aux visages des autres.
Ils se cachent derrière les portes ou dans les coins, bafouillent lors des présentations, rougissent à la moindre occasion, regardent partout sauf dans les yeux… C’est certain, les timides n’ont pas toujours la vie facile, et ils le doivent peut-être à leur cerveau.
UNE GRANDE REACTIVITE
Une étude de l’Université de Sacramento a montré que le cerveau d’un timide est surtout un cerveau très réactif, qui s’emballe facilement lors des situations inhabituelles.
Elliott Beaton et ses collègues ont fait passer des tests de timidité à une centaine d’étudiants et ont retenu les 12 les plus timides ainsi que les 12 les moins timides pour une expérience.
Dans cette expérience, les étudiants devaient observer une suite de photographies et décider le plus vite possible s’il s’agissait d’hommes ou de femmes. Les visages exprimaient une palette d’émotions allant de la peur à la joie en passant par la colère, le dégoût, la tristesse.
Elliott Beaton a constaté que les mêmes aires cérébrales s’activaient chez tous les sujets, mais que certaines (le cortex préfrontal médian pour la tristesse, ou le gyrus frontal inférieur et l’insula pour la joie) s’activaient plus chez les timides que chez les autres.
En fait, le cerveau timide est globalement plus actif que la moyenne, et il n’existe pas de zone cérébrale qui soit moins active. Le timide souffre d’un excès de réactivité aux émotions exprimées sur les visages.
EST-CE HEREDITAIRE ?
Dans la phobie sociale, qui est une timidité poussée à l’extrême et handicapante, une composante génétique existe, observable notamment chez les jumeaux phobiques sociaux. Ainsi, il est possible que la timidité ait une composante génétique, mais l’environnement familial joue également un rôle : les parents timides font des enfants qui ont aussi plus de chances que les autres d’être timides, étant habitués à adopter des comportements prudents, voire craintifs.
Mais attention, la timidité n’est pas forcément un défaut (elle est socialement bien acceptée chez les femmes), et un timide peut être plus apprécié qu’un extraverti désinhibé qui tutoie tout le monde sans ménagement dès la première minute.
(Source : pourlascience.fr )