Pourquoi certains d’entre nous sont-ils plus sensibles au froid  ?

L'INFO DE LA SEMAINE

grelotter de froidGrelotter, mourir de froid, claquer des dents, voici les expressions que nous utilisons souvent, nous, les femmes, au risque d’énerver nos compagnons ou maris. Mais non, il ne fait pas froid, enfin, pas si froid que çà. Alors pourquoi certaines ont-elles la sensation de vivre en Alaska et de dormir dans un igloo ? C’est le moment de découvrir que nous ne sommes pas les seules à frissonner…

Un problème de masse musculaire ?

La gent féminine n’est pas la seule à avoir froid l’hiver. Les sensations ressenties par rapport au froid sont très différentes : certains ne quittent pas  leur écharpe, d’autres restent collés au radiateur, alors que dehors, il n’est pas rare de croiser quelqu’un en t-shirt.
Les muscles produisent de la chaleur lorsqu’ils se contractent et cela entraîne mécaniquement une baisse de la sensation de froid. Avoir plus de masse musculaire booste le métabolisme et combat la frilosité. Les personnes qui pratiquent une activité sportive régulière sont souvent moins frileuses car elles ont une musculature plus développée et par conséquent un métabolisme plus élevé. Le mouvement fait travailler nos muscles de manière intensive, et notre organisme utilise davantage d’oxygène. Notre circulation sanguine s’accélère aussi. Afin d’augmenter notre endurance, le corps utilise l’oxygène pour transformer (par oxydation) nos réserves (c’est-à-dire les glucides et lipides) en énergie mécanique. Ainsi  la sensation de froid diminue. 

Les canaux ioniques ou protéines membranaires

Les thermo TRP (« Transient Receptor Potential ») sont des canaux ioniques très importants car ils sont impliqués dans la transmission d’informations du monde extérieur vers nos cellules. Ils font partie d’un système sensoriel dédié à la perception des stimulus potentiellement nocifs de par leur nature ou leur intensité.
L’organisme doit se protéger contre les températures froides extrêmes. Le système nociceptif peut être directement activé par le froid intense, qui provoque une sensation douloureuse souvent qualifiée de morsure (« la morsure du froid », lit-on souvent).
Les connaissances restent très floues en ce qui concerne les récepteurs du froid. Ainsi, le canal TRPM8 (sensible au froid et au menthol), est l’un des moins bien étudiés. On sait qu’il se manifeste dans les deux organes les plus androgéno-dépendant : la prostate et les testicules. Mais son expression principale est dans les neurones du système nerveux périphérique…
Le canal Nav1.9 est une protéine clé pour la perception du froid et une cible thérapeutique potentielle contre la douleur. Des études récentes ont montré qu’il jouait un rôle important dans l’hypersensibilité douloureuse en réponse au froid.

Le rôle des hormones

Une équipe de l’Université de Lille a souligné le rôle de la testostérone, hormone masculine, qui inhibe des thermosenseurs situés sur la peau. Les chercheurs ont démontré que la testostérone inhibait des protéines qui captent le froid ambiant par des terminaux nerveux sous la peau, notamment la fameuse TRPM8. Ce phénomène explique pourquoi les hommes âgés ressentent davantage le froid que les hommes jeunes, puisque le taux de testostérone baisse avec l’âge.
Chez les femmes, c’est l’inverse : l’œstrogène épaissit le sang, qui circule moins bien jusqu’aux extrémités. Il y a quelques années, une étude américaine a démontré que la température des mains était plus basse de 1,6 °C chez les femmes que chez les hommes. De plus, l’œstrogène a une influence sur une partie de l’hypothalamus qui contrôle la thermorégulation.

Pourquoi a-t-on tout le temps froid ?

Cette sensation, bien réelle, peut avoir des causes très variées. En voici quelques-unes.

1)L’anémie

La carence en fer surtout, et le manque de vitamines, provoque d’abord un état de fatigue permanent, et un essoufflement à l’effort. La sensation de froid vient d’une mauvaise oxygénation de l’organisme provoquée par le manque de globules rouges.

2) L’hypothyroïdie

Une thyroïde paresseuse engendre un ralentissement du fonctionnement de l’organisme, accompagné de fatigue et d’une grande frilosité. Crampes, constipation, prise de poids, une analyse de sang est nécessaire.

3)Une hypoglycémie réactive

Il s’agit d’une maladie dont souffrent les personnes intolérantes au glucose, ou qui souffrent de diabète et de maladies du pancréas. Perte d’énergie, tremblements et frissons sont les trois symptômes principaux. La prise de sucre dissipe le malaise.

4)L’insomnie

Un mauvais sommeil occasionne de la fatigue et des frissons. Notre système nerveux se dérègle ainsi que les mécanismes qui permettent de la température corporelle.

5)La dépression

Certaines personnes très déprimées se plaignent d’avoir tout le temps froid. Parmi les symptômes d’un état dépressif, on peut noter des troubles de la régulation thermique : frilosité ou bouffées de chaleur.

6)La déshydratation

Ne pas boire suffisamment engendre de nombreux symptômes dont la fatigue, les maux de tête, des vertiges… Une grave déshydratation fait baisser la température du corps et cause une sensation de froid persistante.

7) Une alimentation déséquilibrée

Un régime trop strict ou une alimentation insuffisante génère des carences en vitamines et en minéraux. Ce qui altère le fonctionnement et l’oxygénation de l’organisme, empêchant la production de chaleur. Le fait d’avoir moins de graisse corporelle rend plus sensible au froid.

8)Certains médicaments

Lire les notices des médicaments n’est pas inutile, surtout quand on ne se sent pas bien. Certains produits peuvent majorer les effets du froid sur l’organisme. Il s’agit surtout des benzodiazépines, des barbituriques et des neuroleptiques. Certains antihypertenseurs peuvent aussi perturber la thermorégulation de l’organisme.

(Sources : https://www.lalibre.behttps://www.medecinesciences.orghttps://www.lemonde.frhttps://perso.univ-rennes1.frhttps://www.passeportsante.net)