En matière d’hypnose en particulier, les idées fausses foisonnent. On dort, tout peut arriver, la volonté a disparu a tout jamais, ainsi que le contrôle de soi, on est totalement à la merci du (pseudo)thérapeute, on peut nous faire n’importe quoi, mais alors n’importe quoi, rappelez-vous cette histoire (vraie bien sûr) du dentiste qui abusait de ses patientes hypnotisées et bouche grande ouverte….
Il faut dire que les spectacles du génial Messmer ne sont pas là pour nous rassurer, quand on voit le public tomber en catalepsie au moindre claquement de doigt !
Remettons un peu d’ordre et chassons les idées reçues.
En hypnose, on dort !
Bien que le mot vienne du grec « hypnos », qui signifie « sommeil », l’état d’hypnose n’est pas un état de sommeil. La fameuse ‘induction: «Dormez !» appartient aux siècles précédents. Désormais il est prouvé que le sujet hypnotisé ne dort pas, mais se trouve dans un état modifié de conscience de différente profondeur, plus ou moins dissocié de la réalité environnante.
La personne en état hypnotique reste plus ou moins consciente de ce qui l’entoure et du contenu de la séance, c’est une sorte de spectateur passif. Cette conscience dépend de la capacité de la personne à s’absorber dans son monde intérieur et de se dissocier de la réalité environnante. Cette capacité varie d’une personne à l’autre, et peut être différente chez la même personne d’une séance à l’autre. Le fait d’être conscient ne freine pas le travail thérapeutique.
Nous ne sommes pas tous hypnotisables
On dit que l’on entre spontanément en transe hypnotique toutes les 90 minutes environ et que c’est un état naturel où l’on règle les choses entre le conscient et l’inconscient. En fait, tout le monde connaît l’état hypnotique de légère profondeur plusieurs fois par jour: ainsi lorsqu’on conduit sur un route bien connue en constatant avec surprise qu’on l’a fait d’une manière automatique et inconsciente. Ou quand on a lu dix pages d’un bouquin sans rien comprendre, non parce que l’on dormait mais parce que l’on pensait à autre chose. Ou lorsque l’on a vraiment lu dix pages d’un bouquin sans rien entendre du bruit autour de nous. Ou quand on a « écouté » quelqu’un attentivement, quelqu’un de sans doute profondément ennuyeux, tout en se laissant emporter par de vagues pensées…
Mais la peur et l’appréhension du sujet peuvent être à l’origine d’une certaine résistance face au praticien. Ainsi une de mes patientes m’a dit s’être sentie « partir » et avoir résisté de toutes ses forces afin de ne pas perdre le contrôle.
On perd tout contrôle
L’état hypnotique étant un état de concentration intense, la personne ne peut donc plus porter son attention sur le monde qui l’entoure. La vigilance habituelle diminue laissant place à une réceptivité spontanée, mais le sujet redécouvre d’autres formes de contrôle que celui de la volonté consciente : notamment, la pensée analogique comme la visualisation d’une image de guérison. Celle-ci a bien plus de pouvoir que la volonté de guérir.
Par ailleurs, les capacités du contrôle conscient sont immédiatement accessibles dès que le sujet le souhaite. Il peut également sortir de l’état hypnotique à tout moment lorsqu’il le veut.
L’hypnose peut ouvrir une boite de Pandore
C’est une peur classique et récurrente, « Que vais-je découvrir de moi ? » Mon passé va-t-il révéler des secrets horribles ?… » En fait, l’hypnose permet au contraire de respecter ce que le patient veut et ce qu’il ne veut pas.
Ainsi si le patient ne veut pas explorer le passé, il ne sera jamais surpris par une boîte de Pandore qui s’ouvre.
D’autre part, si le patient veut découvrir l’origine de son problème dans le passé, l’hypnose (contrairement à la psychanalyse et autres thérapies classiques) permet de « descendre verticalement » vers le souvenir, c’est-à-dire d’aller droit au but sans s’encombrer de tous les autres souvenirs du passé. L’hypnose thérapeutique permet alors de traiter le problème de façon ciblée et précise.
(Sources: nouvellehypnose.com/ topsante.com)