Nombreuses sont les hypothèses bizarres et les idées saugrenues énoncées avec une grande énergie quand il s’agit d’expliquer les vertiges, les acouphènes, les problèmes de déséquilibre et autres soucis qui nous gâchent la vie.
Notre oreille interne, en fait, aide notre oeil qui ne lui rend pas la pareille. en effet, si l’oreille interne stabilise l’oeil dans le mouvement, fixe le regard, permet de garder une cible fixe, et constitue un véritable système de secours, le flux visuel lui, est moins généreux.
Nous savons que la perception du déplacement de l’observateurdans l’environnement (Warren 1990), repose sur un ensemble de signaux distincts, parmi lesquels les signaux vestibulaires, les signaux de flux sensoriels optiques ou tactiles, et les signaux proprioceptifs ou kinesthésiques.
Le système vestibulaire
Il ne donne des infos que quand tout va mal: en clair, bien qu’actifen permanence, il possède la particularité de n’arriver à la conscience que lorsqu’il pose problème.L’on prend généralement conscience de son existence en cas de mal des transports, d’intoxication alcoolique ou de vertiges…
Les indices vestibulaires ne peuvent pas être interrompus comme l’est par exemple le signal visuel lorsqu’on ferme les yeux. Et comme ils mesurent l’accélération dans l’espace physique, un message non nul signifie automatiquement qu’il y a un déplacement dans l’espace.
Alors, posons-nous quelques questions: par exemple, comment savoir si on se déplace, vers où va-t-on et enfin, une fois qu’on est en route, comment éviter les obstacles ?
Le flux optique (ou défilement visuel) est le mouvement apparent des objets, surfaces et contours d’une scène visuelle, causé par le mouvement relatif entre un observateur (l’œil ou une caméra) et la scène.
L’être humain dispose de deux yeux. Ceux-ci n’étant pas situés exactement au même endroit (ils sont positionnés en moyenne à 6cm l’un de l’autre), ils ont donc chacun un point de vue différent de la scène visuelle. La disparité rétinienne est l’indice se basant sur cette différence. On appelle « vision stéréoscopique » la perception tridimensionnelle basée sur la disparité rétinienne qui permet une estimation absolue et égocentrée de la distance des éléments.
La vision stéréoscopique perd de sa pertinence avec la distance d’observation car lesdifférences entre les images arrivant dans les deux yeux s’amenuisent rapidement.
Les performances varient beaucoup avec les sujets car tous n’ont pas la même sensibilitéstéréoscopique, les cas de faiblesse voire d’absence de vision binoculaire liés à la dominanced’un œil sur l’autre sont effectivement fréquents.
La convergence et l’accommodation, sont deux indices oculomoteurs très fortement liés et basés sur les informations de profondeur donnés par les yeux sans prendre en compte les images projetées sur la rétine.
Comme la taille des objets sur la rétine décroît proportionnellement à leur éloignement, on peut penser qu’il est possible d’estimer la distance d’un objet sur la base de la connaissance de ses dimensions réelles. Dans le cas d’un objet peu familier, la présence d’un autre, connu, à proximité peut servir à déterminer sa taille.
Le capteur oculaire donne deux types d’informations:
– une information visuelle d’une part, liée à la transmission au système nerveux central de l’image rétinienne et de ses variations dans le temps.
– une information oculo-motrice d’autre part, liée à la tension des muscles oculo-moteurs externes.
Grâce à la rétine, la vision donne des informations à la fois sur la position et sur le mouvement du corps dans l’espace.
La rétine transmet deux types d’informations visuelles :
-la vision focale (ou vision fovéale) qui sert à l’identification des objets et donne la direction du regard par rapport à la position de la tête et du corps
– La vision périphérique qui donne des informations sur l’orientation du sujet par rapport à son environnement.
Nous sommes rarement victimes d’illusions d’optique. La plupart du temps, notre système visuel parvient à fournir une interprétation correcte de ce que nous voyons. Pour cela, il dispose de mécanismes neuronaux qui surmontent les limitations de l’oeil. Il s’appuie aussi sur notre connaissance préalable du monde (et souvent notre connaissance intellectuelle) pour choisir l’interprétation la plus probable.
Mais, contrairement à l’impression de précision fournie par nos yeux, notre vision est fondamentalement incertaine. N’oublions pas que beaucoup d’objets que nous voyons peuvent être également perçus par d’autres sens que la vision : un objet a une texture, une forme, il peut faire un bruit ou avoir une odeur, etc. Et c’est aussi à partir de ces informations non visuelles que nous interprétons ce que nous voyons, et la combinaison de toutes ces informations est nécessairement plus précise que les seules informations visuelles.
(Sources: snl.salk.edu/academia.edu/larecherche.fr)