Selon une étude publiée mercredi par le British Medical Journal, le risque d’avoir une maladie cardiaque est majoré de 70% chez les personnes ayant une mauvaise hygiène bucco-dentaire, par rapport à celles qui se brossent les dents deux fois par jour.
En effet, c’est l’inflammation causée par une mauvaise hygiène dentaire qui est néfaste pour le cœur. « Lorsque les gencives sont en état inflammatoire, donc lorsqu’on a de la gingivite, cela entretient une inflammation générale. Et on sait que les affections cardiovasculaires sont associées à une inflammation dans les parois des artères. On pense que plus cette inflammation est active, plus il y a un risque que les artères se bouchent« , explique Jean-Luc Vandenbossche, cardiologue et chef de clinique au CHU Saint-Pierre.
Depuis 20 ans, les liens entre problèmes cardiaques et maladies des gencives font l’objet d’un intérêt redoublé. L’équipe de Richard Watt, de l’University College de Londres, a cherché à démontrer que le nombre quotidien de brossages des dents avait un impact sur le risque de développer des pathologies.
Les chercheurs ont analysé les données sur le mode de vie de plus de onze mille adultes écossais (tabagisme, activité physique, hygiène bucco-dentaire). Ils ont également réalisé des prélèvements sanguins pour déterminer les niveaux d’inflammation dans le corps.
Ces données ont été couplées aux admissions hospitalières et décès survenus en Ecosse jusqu’en décembre 2007. Au total, 555 événements cardiovasculaires ont été répertoriés, dont 170 ayant entraîné un décès, sur environ huit années de suivi.
Une fois les données ajustées pour tenir compte des facteurs de risque cardiovasculaires connus (classe sociale, obésité, tabagisme, antécédents familiaux), les chercheurs ont montré que les participants déclarant se brosser les dents moins de deux fois par jour avaient un risque de maladie cardiaque majoré de 70% par rapport à ceux se les brossant deux fois quotidiennement.
Les personnes avec une hygiène bucco-dentaire insuffisante présentaient également des marqueurs sanguins d’inflammation (protéine C réactive, fibrinogène).
« Nos résultats confirment et même renforcent l’hypothèse d’une relation entre l’hygiène bucco-dentaire et le risque de maladie cardiovasculaire« , a conclu le Professeur Watt.