Les conduites alimentaires sont la résultante de nombreux facteurs psychoaffectifs, sociaux et culturels.
Mais elles sont également fortement influencées par des déterminants physiologiques et biologiques.
Au sein des structures cérébrales, plus particulièrement dans les zones limbiques et hypothalamiques, interviennent un ensemble de neuromédiateurs participant à la régulation des mécanismes de la faim et de la satiété. Ce sont, entre autres, l’adrénaline, la dopamine, etc…
Les neuromédiateurs qui interviennent au niveau de la faim
·L’adrénaline réduit la prise alimentaire par action sur le centre de la faim
·La dopamine inhibe le centre de la faim et motive la prise alimentaire
·La noradrénaline réduit la prise alimentaire en inhibant le centre de la faim. De plus, elle contrôle le centre de la satiété.
·La sérotonine, elle, réduit la prise alimentaire par action sur le centre de la satiété. Elle joue un rôle dans nos préférences alimentaires.
Les conséquences d’un dysfonctionnement au niveau de la sérotonine
-Compulsions vers le sucré, le chocolat, l’alcool, boulimie
-Troubles de l’humeur, irritabilité et comportements agressif
-Intolérance au stress, à la frustration.
Et si on parlait des neurones
Le cerveau est isolé du reste du corps par une enveloppe qu’on appelle barrière hémo-méningée.
Les cellules nerveuses ou neurones sont parcourus à chaque instant de décharges électriques, qui acheminent les informations. Le neurone libère une substance appelée neurotransmetteur, qui n’est autre qu’un messager chimique.
Ce sont les neurotransmetteurs qui permettent au cerveau de communiquer avec le reste du corps. Sans eux, il n’y aurait pas de contraction musculaire, pas de respiration, pas de compréhension, pas de souvenirs, pas de joies….
De nombreuses substances jouent le rôle de neurotransmetteurs dans le cerveau et sont captées par les neurones : c’est le cas de l’acide glutamique, ou encore de la glycine, deux acides aminés que l’on trouve dans les protéines.
Lorsque l’action des neurotransmetteurs est perturbée, on voit apparaître des troubles du comportement, comme l’anxiété, la dépression, l’agressivité et les troubles alimentaires. Aujourd’hui, il est possible de doser dans les urines ou le sang les produits de dégradation de ces neurotransmetteurs, et donc de suivre la trace de leur action dans le cerveau.
Les neurotransmetteurs et l’alimentation
Notre cerveau stimule les fonctions motrices, la digestion, la croissance, il interprète nos expériences sensorielles et décide des réponses physiques et émotionnelles appropriées.
Pourtant, le cerveau ne représente guère plus de 2/% de notre poids total ce qui le rend extrêmement sensible. Des déficits nutritionnels peuvent provoquer des déséquilibres chimiques qui pourront prendre la forme d’une fatigue, de trous de mémoire, d’anxiété.
Des recherches scientifiques ont démontré que l’on peut agir directement sur le niveau de certains neurotransmetteurs en modifiant dans l’alimentation la quantité des acides aminés qui leur donnent naissance.
Les acides aminés sont les molécules dont sont faites les protéines. Quand on mange de la volaille, riche en protéines, on apporte au corps une association de 20 acides aminés qu’il va séparer un à un pour les réutiliser dans d’autres combinaisons.
Les acides aminés en piste
Sérotonine et Dopamine sont fabriquées au sein du cerveau à partir de molécules (« les précurseurs »), la tyrosine pour la Dopamine et le tryptophane pour la sérotonine.
Or la tyrosine et le tryptophane sont 2 acides aminés essentiels qui viennent quasi exclusivement de notre alimentation, puisque l’organisme humain ne sait pas les fabriquer. Ce sont les protéines d’origine animale qui les contiennent (viande, poisson, œufs, lait, laitages et fromages).
Chez l’homme, il a été démontré que des apports en protéines différents permettaient d’obtenir des concentrations plasmatiques de certains acides aminés différents. Parmi les protéines alimentaires, certaines protéines animales induisent plus de satiété que d’autres : lorsque le petit déjeuner est enrichi en protéines animales, l’apport énergétique du déjeuner de midi peut être diminué de 20 % (protéines du lait et de la viande), comparée à un petit déjeuner sans apport protéique ou contenant de l’œuf ou de la caséine.
En cas de déjeuner riche en protéines, la sensation de faim est plus basse 3 heures plus tard, comparé à un repas pauvre en protéines. La réduction des apports, dans ces études, était corrélée avec la faim. Une autre étude de la même équipe a confirmé ces résultats.
Tyrosine et tryptophane sont deux acides aminés précurseurs de deux neuromédiateurs impliqués à la fois dans les pulsions, le plaisir, la répétition, la mémorisation, l’humeur… et l’alimentation !
Chez des personnes dont l’alimentation est insuffisante en tyrosine et tryptophane (insuffisance de protéines animales), ces déficits peuvent induire des défaillances de synthèse de Sérotonine et Dopamine, défaillances qui, on le sait, peuvent être responsables de troubles de l’humeur, du sommeil et de pulsions alimentaires.
(Sources : www.lanutrition.fr/ www.uprt.fr/ www.anorexie-et-boulimie.fr)