L’alcool et les drogues diverses dont le cannabis sont des substances connues pour altérer les capacités de conduite qui ont clairement été associées aux accidents de la route. Mais certains médicaments modifient eux aussi l’aptitude des conducteurs : une étude menée par l’équipe Inserm bordelaise a démontré que les médicaments étaient responsables de plus de 3% des accidents de la route.
Si les chiffres vous parlent mieux : la prise de certains médicaments provoque chaque année 140 morts et 3000 blessés.
Cette étude a porté sur plus de 70.000 conducteurs impliqués dans un accident corporel entre 2005 et 2008. Les médicaments de niveau 2 et 3 augmentent le risque d’être responsable d’un accident. De plus, le risque d’accident corporel est directement associé au nombre de médicaments de niveau 2 ou 3 consommés simultanément : augmentation de 14 % avec un seul médicament, de 30 % avec deux, de 86 % avec trois et de 88 % au-delà.
Les médicaments de niveau 2 et 3 sont essentiellement des somnifères (Stillnox, Immovane)des tranquillisants (Lexomil, Valium), des hypnotiques, des antiépileptiques (Depakine, Neurontin), des antidépresseurs (Prozac, Deroxat) et les traitements de substitution destinés à combattre la dépendance aux stupéfiants opiacés.
Ils peuvent affecter les capacités à conduire de différentes façons :
-somnolence,
-modifications du comportement,
-vertiges,
-troubles de la coordination, de la vue.
Depuis 2005, il existe une classification des médicaments les plus dangereux, signalée à l’usager par un pictogramme de couleur orangé (niveau 2) ou rouge (niveau 3).
Code couleur des pictogrammes sur les médicaments
Niveau 1 (pictogramme jaune) : faibles effets sur la conduite, tout dépend de la sensibilité de chacun.
Niveau 2 (pictogramme orange) : les capacités de conduite peuvent être remises en cause, dans certains cas. L’avis d’un professionnel de santé est nécessaire.
Niveau 3 (pictogramme rouge) : La conduite est fortement déconseillée et un avis médical est préconisé.
Regardez systématiquement la couleur du pictogramme qui figure sur les médicaments que vous devez prendre. En cas de couleur orange et, à plus forte raison rouge, demandez l’avis de votre médecin. Les effets des médicaments ne sont vraiment pas à prendre à légère, surtout lorsqu’il s’agit de prendre le volant. Pas question de mettre sa vie en danger ni celle des autres !
(Sources : AFP / L’Express / PLOS Medicine)