Dans le traitement de l’anxiété, de l’insomnie, de l’agitation psychomotrice, des convulsions, ou dans le contexte d’un syndrome de sevrage alcoolique, voire tabagique, la médecine allopathique utilise fréquemment les benzodiazépines, composés chimiques qui agissent sur les neurotransmetteurs des neurones du système nerveux central en augmentant leur activité inhibitrice.
L’objectif étant en particulier d’arriver à un état de sédation, grâce à leurs propriétés hypnotiques, anxiolytiques, antiépileptiques, et myorelaxantes.
Jusqu’à présent, on savait que le revers de la médaille était que leur usage à long terme (plus d’un mois) pouvait provoquer l’apparition d’une accoutumance, d’une dépendance et d’un syndrome de sevrage à l’arrêt de consommation.
La famille des Benzodiazépines
Les noms de ces composés chimiques sont très familiers, puisqu’il s’agit entre autres du Valium, Xanax, Lexomil, Librax, Urbanyl, Rivotril, Noctran, Tranxène, Temesta, Noctamide, Seresta, Lysanxia, Normison, Halcion, bref…une grande famille que beaucoup d’entre nous ont connue un jour où l’autre.
La France est l’un des plus gros pays consommateurs de benzodiazépines. En 2012, 131 millions de boîtes de médicaments contenant des benzodiazépines ou apparentées ont été vendues en France (dont 53,2 % d’anxiolytiques et 40,5 % d’hypnotiques).
La même année, environ 11,5 millions de français ont consommé au moins une fois une benzodiazépine en France. 22,2 % des utilisateurs consomment 2 benzodiazépines simultanément. Les consommateurs de benzodiazépines sont surtout des femmes de plus de 55 ans (2/3 des consommateurs) et 1/3 des femmes de plus de 65 ans consomme une benzodiazépine anxiolytiques.
Ajoutons pour terminer ce tableau peu réjouissant que les principaux prescripteurs de benzodiazépines anxiolytiques et hypnotiques sont des médecins libéraux (90 %) parmi lesquels les médecins généralistes qui prescrivent près de 90 % des benzodiazépines anxiolytiques et hypnotiques.
Benzodiazépines et Alzheimer
Une étude menée par une équipe de chercheurs de l’Inserm vient compléter de ce tableau déjà sombre en démontrant que les benzodiazépines augmentent considérablement le risque de développer la maladie d’Alzheimer, maladie neurodégérative qui touche près de 900 000 Français.
Les travaux menés par l’Inserm ont démontré que la prise quotidienne de psychotropes pendant plusieurs mois augmente le risque de développer une maladie neurodégénérative.
Ainsi, une prise quotidienne pendant 3 à 6 mois augmente le risque de maladie d’Alzheimer de 30 %. Et une prise quotidienne pendant plus de 6 mois augmente le risque d’Alzheimer de 60 à 80 %.
La lecture de ces chiffres pourrait vous inciter à abandonner doucement ce genre de médicaments si vous les prenez pour soigner votre stress, ou de l’anxiété ou encore l’insomnie.
Aucune leçon de morale à donner, bien évidemment, juste le fait de se dire que notre capital santé est essentiel, fragile, et que nous devons y penser pour essayer de sortir de quelques impasses en nous orientant vers des thérapies plus douces et surtout sans conséquences néfastes.
(Sources: ansm.sante.fr/vulgaris-medical.com)