Est-il vraiment utile de se mettre en colère ? De sentir cette émotion monter telle une vague, nous envahir, nous submerger au point d’en arriver même à trembler ? De rester pantelant, ébahi devant notre propre fureur ? De sentir ce chagrin insidieux qui lui fait suite et nous laisse si malheureux ensuite ?
A quoi sert donc la colère ? Est-il bon de « péter un cable ou un fusible », de « partir en live », de « monter aux tours » ? Non, non, et non. Pourquoi ?
La colère fait grossir
Les vraies et belles colères peuvent avoir des conséquences directes sur notre silhouette. Dès les années 1990, les médecins ont suspecté un lien entre le surpoids et les sentiments coléreux.
Une recherche, menée par des thérapeutes de Houston, aux Etats-Unis, a démontré qu’une colère « rentrée » provoquait des troubles du comportement alimentaire et une augmentation du poids. Ne pas exprimer son courroux nous amène directement devant la porte du frigo.
Mais le dire n’est pas mieux : après avoir vidé son sac et claqué la porte, on se réfugie devant la télévision et on massacre un paquet de chips ou une tablette de chocolat !
La colère brise le cœur
Aux Etats-Unis encore, des chercheurs ont suivi 1 055 hommes pendant plus de 30 ans. But de l’opération : détecter l’apparition de maladies cardiovasculaires avant l’âge de 55 ans en fonction de leur réaction au stress. Leur comportement coléreux a été évalué selon trois composantes : colère exprimée ou contenue, irritabilité et « pétages de plombs ».
Résultat : le péril cardiovasculaire des plus coléreux est trois fois plus élevé que celui des plus calmes. Les risques d’infarctus sont même multipliés par plus de 6 !
La colère monte à la tête
Une équipe de neurologues australiens a étudié l’influence de la colère sur la fréquence et la survenue des maux de tête. Grâce à des questionnaires-types, les participants ont été interrogés sur leur niveau de colère, d’anxiété et de dépression ainsi que sur leur capacité à maîtriser ces symptômes.
Il apparaît clairement que les patients souffrant de céphalées taisent plus fréquemment leur colère et que les migraineux ne sont pas toujours maîtres de leurs émotions. Mieux gérer sa contrariété serait donc un moyen de limiter la douleur.
La colère attaque le foie
Un excès de colère bloque notre énergie vitale au niveau du foie et entraîne des perturbations de la sphère digestive.
En médecine chinoise, chaque organe est relié à une émotion et le rôle du foie, considéré comme « deuxième cœur », ou « cœur émotionnel », est capital.
La colère inhibe son action : il ne fournit plus de bile à la vésicule biliaire et contrôle mal la rate et le pancréas d’où des nausées, des troubles du transit, des ballonnements, une constipation avec perte d’appétit ou, au contraire, crises de boulimie.
La colère engendre la fatigue
Il nous arrive souvent de ne pas reconnaître nos émotions, au point de ne pouvoir les nommer. Nous ne savons pas que nous sommes en colère, nous ne pouvons l’exprimer avec des mots précis : nous ressentons seulement une grande fatigue, une lassitude irritée, une sorte de contrariété permanente.
Les contraintes professionnelles ou familiales provoquent ce genre de malaise indéfinissable, fait de culpabilité et de rancœur : pourtant, c’est bien de la colère et ça nous épuise.