Les « aliments multisensoriels » sont censés reproduire l’effet étonnant de la madeleine de Proust. Rappelez-vous, elle stimulait en même temps l’odorat, la vue et la mémoire de l’écrivain. Alors, comment un produit alimentaire peut-il sortir du lot ? Il doit faire appel à l’ouïe comme au toucher, afin de créer la surprise et le plaisir.
Ainsi une agence de marketing a-t-elle imaginé le « Space Yoghurt », un produit lacté qui contient des centaines de bulles gélifiées translucides. La texture est déstabilisante, tout comme les deux arômes utilisés : mangue et menthe.
A la fois sucrés, gras, salés, froids ou chauds, croquants ou mous… personne ne peut résister aux aliments multisensoriels.
Selon un médecin américain, David Kessler, ils agissent comme une drogue sur notre cerveau et nous poussent à manger trop. Un syndrome qui touche des millions de gens dans les pays industrialisés.
Les matières grasses, le sucre et le sel sont des stimuli très importants. L’industrie crée des plats destinés à répondre à trois points critiques de satisfaction. Le sucre, les matières grasses et le sel rendent la nourriture irrésistible. Les aliments les plus savoureux ont deux ou trois de ces caractéristiques.
«Lorsque le ketchup est arrivé en France, il n’avait pas de référent culturel fort, remarque Frédéric Loeb, directeur de l’agence qui a inventé le space yoghurt.
Du coup, son goût à la fois sucré et salé, sa prise en main et sa fluidité ont séduit les consommateurs. Finalement, le succès d’un lancement dépend du juste équilibre entre nouveauté et habitude. »
En France une législation rigoureuse et une tradition culinaire forte freinent les audaces. On est loin des Pays-Bas qui tolèrent la vente d’une boisson non alcoolisée au cannabis…