Le terme de glossite signifie « inflammation de la langue ». La pathologie linguale est très variée, reflétant toute la pathologie générale, ou participant de la pathologie buccale dans le cadre des stomatites. Aucune classification rigoureuse ne permet d’aborder toutes les glossites.

QUELQUES DEFINITIONS

-la glossite dépapillée : il y a une réaction inflammatoire de la langue, d’origine médicamenteuse, infectieuse (bactérienne, à Candida albicans…), ou par déficit en vitamine B12 en particulier.
Les papilles linguales forment des petites saillies parsemant la surface de la langue. Lorsque la langue est dépapillée, par plaques ou dans sa totalité, elle prend un aspect lisse et rouge, comme vernissé.

-la langue géographique : Ce sont des lésions de la langue comme une carte de géographie, avec des plaques limitées par un bourrelet blanc.

la langue saburrale : on trouve cet aspect lors d’épisodes fébriles, ou infectieux des voies aéro-digestives supérieures, et au cours des affections digestives. Un enduit blanchâtre plus ou moins épais recouvre la face dorsale de la langue.  Cet enduit est essentiellement constitué de squames, de débris alimentaires et de flore bactérienne.

-la langue fissurée : l’origine est génétique, elle peut être précédée par des épisodes de langue géographique. Des sillons se creusent sur la face dorsale de la langue, le sillon médian est creusé, les autres fissures sont sans systématisation, transversales, obliques, longitudinales… Habituellement la langue fissurée est indolore, mais une sensation d’irritation est parfois décrite, favorisée par le Candida albicans.

l’ulcération linguale : elle est fréquente et va des aphtes au lichen ou aux stomatites bulleuses. L’agent traumatisant est le plus souvent évident (carie, crochet de prothèse, morsure, blessure avec un aliment…) et sa suppression permet la guérison en une dizaine de jours. Il faut vérifier que la guérison est complète en cas d’ulcération carcinomateuse (faire alors une biopsie).

-la mycose linguale : en stade aigu, la mycose se traduit par une éclosion d’enduits ou de membranes blanchâtres sur une muqueuse rouge. Le patient se plaint de brûlures.  La « glossite losangique médiane » traduit une infection par Candida albicans : située en arrière de la pointe, la lésion présente une surface lisse, rosée ou rouge, plane ou pas. Il ne faut pas oublier de regarder le palais et penser à un terrain prédisposant à la mycose tel que l’immunodépression (SIDA, coticothérapie locale ou générale, antibiothérapie), ou au diabète et à la sécheresse buccale (maladie de Gougerot-Sjögren).

le lichen plan : le lichen plan (fines stries blanchâtres en forme de lichen, parfois aussi sur la gencive et l’intérieur de la joue) peut être en réseau, érythémateux ou érosif.  Deux aspects doivent retenir l’attention : le lichen plan en plaques arrondies, blanc nacré, en « taches de bougie ». La forme linguale atrophique est également caractéristique car il y a disparition définitive des papilles linguales. L’atrophie peut être limitée plus étendue, avec des érosions. Une surveillance est indispensable en raison du risque de transformation carcinomateuse.

La cause du lichen plan reste encore inconnue. La seule certitude serait qu’elle est liée au système immunitaire qui s’attaque aux cellules de la peau. Mais le lichen plan pourrait avoir une origine psychologique.

Attention : la présence de 2 métaux face à face, tel que l’or et l’acier, ou les plombages face à une couronne en or peut déclencher un lichen plan.

Cette affection est très douloureuse, et peut creuser la joue, formant d’abord une bulle puis un trou.

La liste est loin d’être complète, car les glossites sont très nombreuses. Il faut vraiment faire un examen  attentif de l’ensemble de la cavité buccale.

LES ORIGINES FREQUENTES

En dehors des irritations mécaniques aisément détectables (arête dentaire, prothèse, tic de morsure), l’inflammation de la langue peut avoir diverses origines.

-radiothérapique : les séquelles de traitements radio-thérapiques sont soulagées par les eaux thermales de St Christau dans les Pyrénées Atlantiques ou Castéra-Verduzan dans le Gers.

-chimique et médicamenteuse : sont incriminés les produits dentaires, les  anti-inflammatoires (cause des érosions et ulcérations bucco-linguales), etc.

A noter qu’érosions et ulcérations peuvent survenir des semaines après la prise d’un médicament.  La guérison de ce type de stomatites est longue et difficile.

-allergique :

Les pénicillines, les barbituriques, l’aspirine sont en cause ainsi que certains aliments, les uns comme les autres pouvant provoquer de l’urticaire, ou ‘un œdème non prurigineux (allergie immédiate). Parmi les aliments il ne faut pas oublier : les crustacés, agrumes, fraises, ananas, tomates, artichauts, aubergines, épices, etc.

Certains médicaments peuvent provoquer des érosions, vésicules ou bulles qui vont récidiver aux mêmes endroits (barbituriques, tétracyclines, etc..)

Des glossites de contact (réaction de type érythème plus œdème) sont dues aux produits de beauté, rouges à lèvres, pommades pour les lèvres à base de Baume du Pérou, dentifrices, chewing-gums, matériaux de prothèses, adhésifs dentaires, anesthésiques locaux, papier cigarette ou bois de pipe, additifs alimentaires.

-alimentaire :

On aura soit de glossites d’aspect variable, accompagnées de glossodynie (douleurs de la langue), dues à des carences en : Vitamines A, Bl, B2, B3, B5, B6, B8, B12, Fer, Zinc, etc…Ces troubles touchent souvent des catégories de personnes davantage exposées à certaines carences : personnes âgées, femmes enceintes ou sous contraception orale, sportifs, fumeurs et consommateurs d’alcool.

A conseiller: la levure de bière, le germe de blé, la propolis.  

Soit de glossites d’origine digestive : intolérance à certains aliments tels que le lait de vache, les fromages et notamment gruyère. Cela peut aussi venir d’un excès d’acidité gastrique remontant dans l’œsophage et jusque dans la bouche (reflux gastro-œsophagien).

Enfin alcool et tabac peuvent aussi être responsables de glossites.

-bactérienne :

Aphtoses : on peut traiter avec des oligo-éléments (cuivre-or-argent), l’important étant de rééquilibrer son alimentation pour retrouver un bon équilibre aciso-basique.

Streptocoque, staphylocoques et certaines maladies vénériennes peuvent aussi être responsables de glossite.

mycosique :

Ce sont souvent de candidoses apparaissant au cours de traitements antibiotiques (langue brune ou noire) et qui cèdent habituellement à un traitement antifongique.  Antibiothérapie, stress, tabac, âge, mauvaise hygiène buccale ou alimentaire (carences en vitamines A et B), diabète sont aussi incriminés. Je conseille aussi des bains de bouche au bicarbonate de soude.

LES ORIGINES PLUS RARES

un virus :

Le zona peut toucher la partie antérieure sur la moitié de la langue.  L’herpès est caractérisé par des ulcérations punctiformes douloureuses succédant à un bouquet de vésicules passagères.

Les maladies infantiles (varicelle, scarlatine…) peuvent aussi s’accompagner d’une glossite.

un trouble de la kératinisation, une maladie métabolique ou de système :

Les lichens (le lichen plan « en mailles de filet » ou « en feuille de fougère) ou les formes érosives très douloureuses.

Le psoriasis lingual, évoluant par poussées, se signale par une langue géographique et fissurée.

-diverses maladies générales :

La glossite de Hunter signale une anémie pernicieuse

Le syndrome de Gougerot Sjögren, maladie auto-immune entraîne parfois une atrophie papillaire.

-un trouble génétique : Il existe plusieurs glossites d’origine génétique et qui demeurent mal connues (glossite losangique médiane, langue géographique, langue fissurée).

TRAITEMENT EN AURICULOTHERAPIE

Je traite les points de l’estomac, la rate, le cœur et la bouche. Je fais aussi une séance de réflexologie plantaire, en travaillant les zones incriminées.

Si vous souhaitez me rencontrer sur un sujet particulier, vous pouvez venir me voir à mon cabinet de Soustons (Landes) ou à Bayonne.