Au Japon, on le nomme Hara, chez les bouddhistes tibétains on l’appelle “petit vase”, et chez les Chinois, on l’appelle Dan Tian, l’océan de Qi (énergie).
Selon les Taoïstes notre corps physique s’est créé lors de la rencontre de deux énergies Yin et Yang, l’ovule et du spermatozoïde. Cette rencontre a créé une énergie autonome autour de laquelle le corps énergétique et le corps physique se sont construits. Ce point de départ c’est le Dan Tian !
Les Chinois le désignent comme le centre du Qi originel, c’est-à-dire l’énergie qui nous a été léguée par nos parents et nos ancêtres.
On le situe traditionnellement à 3 travers de doigt sous le nombril et à peu près au milieu du ventre.
Ce centre peut être éveillé par la concentration, le souffle, des mouvements internes d’énergie, mais aussi par des mouvements physiques comme le Qi gong ou le Taï Ji quan.
Toutes les tensions psychiques ou physiques ont leur écho dans le ventre, centre du corps. C’est un centre énergétique, un centre de gravité et un centre émotionnel. Cette zone est d’une importance capitale dans le maintien de la santé physique et mentale.
D’aprés le Docteur Kunlin Zhang, docteur en médecine chinoise et professeur de Qi Gong, la symbolique du ventre est très importante.
« Le ventre est comme une grande chaudière, un lieu de transformation, il symbolise la récolte et la matérialisation.
L’élément associé est la terre, la saveur reliée au ventre (rate, pancréas, et intestins) est le doux, le sucré, et la saison est la fin de l’été.
La pratique de la gymnastique chinoise régule les fonctions intestinales et les émotions. Le ventre est bien un autre cerveau ».
Effectivement, Les Taoïstes disent que c’est notre deuxième cerveau. Lorsque l’on sourit et que l’on respire à l’intérieur de cet espace, cela transforme le mode de fonctionnement de notre cerveau et notre façon de penser. Nous adoptons alors un mode de fonctionnement plus global et plus paisible.
D’autre part, le Dan Tian est un lieu où l’on peut stocker autant d’énergie que l’on veut, sans avoir d’effets perturbateurs. En Occident, nous avons tendance à faire monter trop d’énergie dans la tête, ce qui peut causer nombre d’effets secondaires tels le stress, l’insomnie, une humeur instable et un manque d’enracinement qui se traduit dans notre comportement envers les autres.
Comme les chinois, les indiens savent depuis des siècles que le ventre est le siège de l’âme, des « racines de la vie ». Ils comparent la structure du cerveau à celle, en particulier, de l’intestin grêle, l’un comme l’autre doté de circonvolutions étonnement ressemblantes.
Ce parallèle morphologique se double par ailleurs d’un étonnant faisceau de similitudes : ce véritable deuxième cerveau inséré au sein de notre corps, appelé le système nerveux entérique. Ce système nerveux entérique est la partie du système nerveux autonome qui contrôle le système digestif.
Parfaite unité fonctionnelle intégrée, il est composé de neurones, de protéines et de neurotransmetteurs qui renvoient au cerveau « d’en haut » tout en travaillant de façon autonome.
Le Pr Michael Gershon, de l’Université Columbia de New York, étudie depuis 30 ans ce cerveau d’en bas. D’après ses travaux, le système nerveux entérique communique constamment avec le système nerveux central, par le biais du nerf dit vague ou pneumogastrique.
On retrouve au sein du système entérique l’essentiel des neurotransmetteurs du système nerveux central qui jouent un rôle dans le fonctionnement du cerveau encéphalique: la dopamine, la norépinéphrine, la mélatonine, l’acétylcholine ou la sérotonine sont présentes.
Et toute altération de l’un des systèmes nerveux se répercute immanquablement sur l’autre : ainsi, dans le cas des maladies auto-immunes, telles que les colites ulcéreuses, la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, il est fréquent que les malades souffrent de constipation.
« S’il y a chaos dans notre ventre (et partout ailleurs dans notre corps), il y aura misère dans notre tête », prévient le Pr Gershon.
Mais si aujourd’hui nous croyons maitriser notre premier cerveau, celui du haut, il est fréquent qu’en bas, celui du ventre s’agite lors de périodes d’anxiété, de stress, ou d’ennui : il se gonfle, se tortille, se crispe ou se vide. Et d’après certains chercheurs, d’autres maux plus lointains pourraient avoir leurs origines du coté du ventre.
(Sources : Magazine Génération Tao / « The second brain » du Pr Michael D. Gershon/ Revue Biocontact )