Plante vivace originaire d’Europe et d’Asie, aujourd’hui répandue sur tous les continents situés entre les latitudes de la Méditerranée et du cercle arctique, appelée aussi trèfle des prés, miel des prés, elle a la propriété de fixer l’azote atmosphérique dans le sol, un atout en agriculture.
En Asie et en Occident, on lui attribuait des vertus dépuratives, diurétiques, cholérétiques, expectorantes et antispasmodiques.
Le trèfle rouge était autrefois employé en Chine et en Russie pour traiter certains problèmes respiratoires. On l’utilisait pour soigner la toux spasmodique chez les enfants, notamment la coqueluche, et pour soulager (en application externe) le psoriasis, l’eczéma, les démangeaisons et les ulcères cutanés.
Au début du XXe siècle, on le retrouvait dans quelques préparations « anticancéreuses » populaires comme la « formule Hoxsey ». Certains usages traditionnels de la plante sont tombés en désuétude, mais les herboristes recommandent encore les infusions et les teintures de trèfle rouge pour soigner les problèmes de peau (eczéma et psoriasis, notamment) chez les enfants et pour calmer la toux.
Au cours des dernières années, c’est l’action oestrogénique des isoflavones du trèfle rouge (daidzéine, génistéine, formononétine et biochanine A) qui a attiré l’attention des chercheurs. Les isoflavones sont des phytoestrogènes : elles possèdent une structure chimique très différente de celle de l’oestrogène, mais ont un effet légèrement oestrogénique.
L’anxiété et la dépression font partie des symptômes classiques de la ménopause. Selon les chercheurs de l’hôpital d’enseignement général de Korneuburg, en Autriche, des antioxydants extraits du trèfle rouge, les isoflavones, pourraient contribuer à y remédier.
Les scientifiques ont recruté 109 femmes ménopausées âgées de plus de 40 ans à qui ils ont donné pendant 90 jours, soit une supplémentation en isoflavones extraites de trèfle rouge, soit un placébo. Ils ont ensuite évalué l’évolution de leurs symptômes d’anxiété et de dépression.
Conclusion : les symptômes d’anxiété et de dépression ont diminué de près de 80 % chez les femmes recevant la supplémentation contre seulement 21% chez les autres femmes.
Selon les scientifiques il est possible que les isoflavones contenues dans le trèfle rouge protègent les neurones d’éventuels dommages. Ces isoflavones peuvent offrir un réel soulagement pour les femmes ménopausées.
Aux Etats-Unis, Stacie Geller et ses collègues des Universités de l’Illinois à Chicago et Northwestern ont suivi, pendant 12 mois, 89 femmes qui avaient au moins 35 bouffées de chaleur et sueurs nocturnes par semaine.
On leur a donné, au hasard, de l’actée à grappes noires (ou cimicifuga, cohosh noir), du trèfle rouge, un traitement en hormonothérapie ou un placebo sans savoir lequel elles prenaient et sans que les évaluateurs ne le sachent également.
Le nombre moyen de bouffées de chaleur par semaine a diminué avec le temps dans les 4 groupes: de 34% pour le groupe prenant l’actée à grappes, 57% pour celui prenant le trèfle rouge, 63% celui avec placebo et 94% pour celui avec l’hormonothérapie.
Les produits de phytothérapie n’ont donc pas eu plus d’efficacité que le produit inactif. Ils se sont cependant avérés sécuritaires selon diverses mesures (enzyme du foie, analyse sanguine, profil lipidique, …).
Une variété d’autres produits de phytothérapie est utilisée dans le but de soulager les symptômes de ménopause, incluant la rhubarbe, le ginseng, le dông quai (angélique chinoise, aussi appelée ginseng des femmes), l’huile de primevère (ou huile d’onagre), le poivre des moines (ou gattilier) et le kava.
(Sources : M. Lipovac, P. Chedraui, C. Gruenhut, A. Gocan, M. Stammler, M. Imhof; Improvement of postmenopausal depressive and anxiety symptoms after treatment with isoflavones derived from red clover extracts. March 2010) / Science Daily)