Le safran est tiré de trois filaments, ou stigmates, du pistil du Crocus sativus, que l’on ne doit pas confondre avec le crocus des jardins (Crocus vernus), le colchique.
Il serait originaire d’Asie mineure. Des papyrus de l’Égypte ancienne montrent qu’il était déjà prisé par les pharaons qui l’employaient pour la purification des temples et des lieux sacrés.
En Orient, le safran est censé apporter gaieté et sagesse, c’est pourquoi le vêtement des moines bouddhistes est de cette couleur.
De l’or rouge
On obtient la poudre de safran en récoltant et en séchant les filaments du Crocus sativus, cueillis à la main.
Il faut environ 200 000 stigmates pour obtenir un kilo du précieux ingrédient et 5 kilos de filaments frais pour obtenir 1 kilo de safran séché. Ce qui explique le prix particulièrement élevé de cet « or rouge » : de 3 000 à 15 000 € le kilo.
Si l’on peut en trouver à un prix inférieur, il peut s’agir de falsification – certains marchands n’hésitant pas à lui substituer des fleurs de carthame ou du Curcuma longa.
La pratique de la vérification de la qualité du safran remonte aux premiers temps du commerce de cet épice. Pour savoir si le marchand mentait sur sa cargaison, on recommandait de plonger la main dans le sac. Si les stigmates restaient collés aux doigts, il y avait bien fraude. L’offense était punie par l’incinération des sacs… et du marchand !
Un antidépresseur à hauteur du Prozac
Si l’on considère depuis fort longtemps que le safran apporte la sérénité, ce n’est pas sans raison. Deux essais cliniques ont été menés, pendant six semaines, chacun sur quarante sujets souffrant de dépression légère à modérée. Ces études se sont déroulées en Iran où, dans la médecine traditionnelle persane, on traite de façon courante la dépression avec cette épice.
Dans le premier essai, les effets du safran ont été comparés à ceux d’un placebo et les résultats ont indiqué que le premier était significativement plus efficace que le second pour soulager les symptômes.
Dans le second essai, ses effets ont été comparés à ceux d’une molécule utilisée couramment dans les cas de dépression, la fluoxétine, mieux connue sous le nom de Prozac. L’épice s’est révélée aussi efficace que le médicament et aucun effet indésirable n’a été noté lors de l’étude.
De nombreux laboratoires de phytothérapie commercialisent aujourd’hui des produits à base de safran. Renseignez-vous auprès de votre thérapeute ou de votre pharmacien.