Jusqu’au XVIIIème siècle, les femmes représentaient plus d’1/3, voire la moitié, des auteurs de crimes et délits. Depuis, la violence est devenue un fait essentiellement masculin.
Aussi, parler de violence féminine pourrait sembler bizarre et totalement mensonger.
Les chiffres de la violence ne plaident pas en faveur des hommes. Comment même penser à la violence des femmes, alors que celle que l’on exerce à leur endroit est de loin la plus manifeste, celle dont on parle tous les jours dans les médias ?
Des chiffres qui parlent
Et pourtant la violence conjugale faite aux hommes est une réalité en France. En 2009, ils étaient plus de 100 000, entre 18 et 75 ans, selon l’ONDRP (Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales) à avoir subi au moins un acte de violence physique ou sexuelle au sein de leur foyer.
La psychothérapeute Marie-Josée Parent, qui a mis sur pied le Groupe de réflexion et d’intervention auprès des femmes et a travaillé dans les maisons d’hébergement, affirme : «Nous avons mis du temps à reconnaître la violence des hommes. Les années 70 ont apporté une remise en question de la condition féminine en réajustant les rapports dominants-dominés. Mais cela a laissé des points aveugles. La violence des femmes va à l’encontre du pattern; elle dérange notre cohérence.»
Il a cependant été démontré que, pour beaucoup de femmes, la violence s’avère un réflexe de protection dans un contexte d’autodéfense ou de représailles. Marie-Josée Parent qui, depuis dix-huit ans, voit défiler dans son bureau des femmes violentées ou violentes a longtemps cruà ce motif comme seule explication de la violence féminine. «Mais ce n’est pas possible que l’homme soit porteur de tout ce mal, s’exclame-telle. Il y a des femmes aux prises avec un réel problème de violence. Et elles ont besoin d’aide.»
Des hommes humiliés
SOS Hommes battus, crée en 2009, tente de venir en aide à ces hommes souvent humiliés et paralysés par un tabou fortement ancré dans notre société.
A l’origine de cette initiative, deux femmes psychologues, qui ont vu défiler de nombreux hommes en pleine souffrance dans leurs couples, et ont décidé d’agir pour lutter contre cette violence méconnue.
Dénonçant une violence féminine psychologique s’étalant sur le long terme, l’association est encore peu sollicitée : elle n’a reçu que 2500 appels en 2010.
Mais sa création est une preuve indéniable de l’évolution des mentalités concernant cette problématique. Il reste encore un nombre considérable de mesures à adopter et d’actions à mener avant de pouvoir faire baisser significativement la violence conjugale faite aux hommes.