La Rue des jardins ou Rue fétide (Ruta graveolens L), parfois appelée Rue des jardiniers, Rue odorante, Rue officinale, ou Herbe de grâce, est une espèce d’arbrisseaux de la famille des Rutacées.
Originaire du Sud-Est de l’Europe (Ukraine, Albanie, Bulgarie, ex-Yougoslavie), elle s’est répandue dans toute l’Europe, en Afrique du Nord et en Amérique du Sud.
Un peu d’histoire
La rue était autrefois considérée comme une plante magique associée à la magie blanche. Elle fut utilisée dès l’Antiquité, notamment chez les Romains. Les Pharisiens payaient la dîme sur la menthe et la rue et cette dernière figurait dans la liste des plantes potagères cultivées dans les jardins de monastère sous Charlemagne).
Au Moyen Âge avec la sauge, la menthe, le romarin, l’absinthe et la lavande, le camphre, la cannelle et le clou de girofle, la rue entrait dans la composition du vinaigre des quatre voleurs censé protéger de la peste.
Au XIIe siècle Sainte Hildegarde indique qu’elle est censée « apaiser les bouillonnement excessifs du sang chez l’homme ». Pour « adoucir la matrice », les femmes buvaient de la rue mélangée à d’autres plantes après avoir pris un bain de vapeur.
Cultivée à proximité d’un figuier, elle était censée améliorer (selon un extrait du Tacuinum de Paris) la vision et favoriser la dissipation des flatulences, en augmentant la quantité de sperme mais, malheureusement, en diminuant le désir de coït.
En Amérique du Sud, aujourd’hui encore, la rue est la plante de la chance, celle qui permet d’ouvrir les portes du succès, celle qui éloigne les mauvais esprits et protège des jeteurs de sorts. Dans la province de Corrientes, en Argentine, il est traditionnel de boire une infusion de rue aromatisée au jus de canne le premier jour du mois d’Août pour s’assurer d’une bonne santé pour l’année à venir.
Les propriétés médicinales de la rue
La rue fétide, ou Ruta graveolens, contient des substances intéressantes sur le plan pharmacologique :
-des flavonoïdes dont la rutine (jusqu’à 5%) et la quercétine, protecteurs vasculaires.
-des furanocoumarines photosensibilisantes: bergaptène et xanthotoxine.
-des alcaloïdes.
-de l’huile essentielle, 0,5 à 3 %, selon la partie de la plante.
Répulsive (pour beaucoup d’insectes, notamment puces et pucerons), abortive, antiparasitaire, anti-microbienne, cette plante augmente la résistance au niveau des vaisseaux sanguins.
Particulièrement redoutée des randonneurs car son contact peut provoquer une dermite aiguë (en apparence une brûlure du premier ou deuxième degré), la rue est également depuis longtemps reconnue pour son effet renforçant pour les yeux. Michelangelo, par exemple, ainsi que beaucoup d’artistes la consommait religieusement pour cette raison.
En homéopathie
La Ruta graveolens est une souche homéopathique aussi utilisée:
– en cas d’ entorses
– en cas de douleur articulaire
– en cas de tendinites
– en cas de douleurs lombaires, ou de douleurs lombo-sacrées
– en cas de douleurs faisant suite à une chute
Attention: en usage externe, la rue des jardins peut provoquer de graves brûlures de la peau en cas d’exposition solaire.
(Sources: guidesprovence.com/ wikipedia.org/ phytomania.com)