Homme ou femme, personne n’y échappe. Les cheveux tombent et le crâne se dégarnit par endroits, par plaques. Cette pathologie, fréquente en cette période si anxiogène, est difficile à vivre et affecte l’estime de soi. Aujourd’hui encore les scientifiques ne savent pas ce qui la déclenche ni comment elle évolue. La souffrance psychique qui l’accompagne peut être profonde.
L’alopécie androgénétique
Louise est une jolie femme de 50 ans, petite, brune, avec de longs cheveux noirs frisés. Apparemment sans problème. Et pourtant ses yeux rieurs cachent un tourment secret.
D’une main elle soulève la frange qui cache ses sourcils et révèle un front immense, dégarni jusqu’à moitié du crâne.
Depuis des années Louise souffre d’une alopécie androgénétique. Dans cette forme de perte de cheveux, seul le dessus du crâne est atteint. Les cheveux du pourtour du crâne sont préservés. Chez les femmes cette forme d’alopécie survient souvent à la ménopause et touche une femme sur quatre après 50 ans.
En général cette pathologie est due à une prédisposition génétique et à l’action des androgènes, les hormones sexuelles mâles, bien qu’elles soient présentes en faible quantité chez les femmes.
D’autres facteurs hormonaux peuvent favoriser l’alopécie androgénétique : les contraceptifs oraux comme la pilule ou les traitements hormonaux de la ménopause. De plus, le stress et l’excès de cholestérol peuvent aussi être des facteurs de risque d’alopécie chez la femme.
Dans les traitements en médecine conventionnelle, on trouve le Minoxidil, à appliquer localement et qui peut favoriser la repousse.
La spironolactone, une substance diurétique, semble avoir une certaine efficacité dans l’alopécie androgénétique chez la femme car elle est contribue à bloquer l’action de la DHT (dihydrotestostérone) sur les follicules pileux de la partie supérieure du cuir chevelu.
Mais cette substance n’a pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication en France.
L’alopécie frontale fibrosante
C’est une maladie inflammatoire chronique, associée au lichen plan pilaire. Au début on constate un épaississement et un rougissement de la peau au niveau de la ligne fronto-temporale du cuir chevelu. Ensuite l’inflammation se transforme progressivement en alopécie cicatricielle et se stabilise.
On ne connaît aucun traitement réellement efficace à l’heure actuelle. Les médecins prescrivent souvent des rétinoïdes en association avec des injections locales de corticostéroïdes.
La pelade ophiasique
Elle commence par une perte de cheveux à la base de la nuque pour progresser vers l’arrière des oreilles. Elle est généralement plus difficile à traiter que la pelade en plaques.
C’est le problème de Sandra, rousse solaire à la chevelure mousseuse. Devant, tout va bien. Derrière, depuis la nuque jusqu’à mi- crâne, les cheveux ont pris le large, laissant une large bande de peau brillante.
Sandra dépense une petite fortune dans des soins magiques appelés luminodermie. Diffusés sous un casque les rayons de lumière chromatique sont censés drainer les toxines et stimuler le cuir chevelu. Et donc favoriser la repousse. Mais depuis septembre 2020, malgré deux séances par semaine, pas un cheveu en vue.
La pelade universelle
Il s’agit d’une pelade totale accompagnée d’une perte complète des poils du corps, non seulement les cheveux tombent, mais également les sourcils, les cils et les poils pubiens. C’est la forme la plus sévère d’alopécie, une maladie inflammatoire du follicule pileux considérée comme une maladie auto-immune. Les lymphocytes T (de la famille des globules blancs) prennent les follicules pileux pour des corps étrangers et ordonnent au système immunitaire de les détruire.
Les patients, lassés des traitements au Minoxidil, très gras et riche en effets secondaires (démangeaisons, pousse de poils…), testent toutes sortes de procédés, achètent des shampoings et lotions hors de prix, font des cures interminables et onéreuses, ont recours à des volumateurs qui cachent la misère.
Le mal-être augmente, le moral descend, le sujet devient tabou. Toute repousse est un espoir insensé, toute rechute plonge dans le désespoir.
Attaché commercial, Julien, 30 ans, a débarqué à mon cabinet sans un poil sur le caillou. Crâne lisse, et plus de sourcils ni de cils à l’horizon. Cela faisait 4 ans qu’il était totalement chauve. Il ne voyait aucun facteur déclenchant dans sa vie professionnelle, et son couple se portait bien.
Six mois après le début d’un traitement homéopathique et l’application de lotions à base de plantes, son crâne a commencé à le démanger. Comme un mini tapis-brosse ses cheveux repoussaient. Le bonheur.
La pelade par plaques
Benjamin, jardinier-paysagiste, est un anxieux qui prend tout à cœur et tout au sérieux. Pour lui la vie n’est pas facile, car il n’y pas de nuances. C’est blanc ou noir, point. Et le confinement, la menace latente du Covid, les infos démoralisantes des journaux télévisés l’ont plongé dans un état de panique permanent et non exprimé.
Du coup son corps a parlé. Sa barbe s’est clairsemée, ses cheveux sont tombés par plaques. De belles plaques ovales, bien définies, au-dessus des oreilles
Sa pelade fait partie des maladies auto-immunes connues et la perte des cheveux et poils est souvent réversible. Les spécialistes disent que ce type de pelade n’est pas d’origine nerveuse. Ils associent ces maladies à des atteintes de style vitiligo ou psoriasis, sans négliger un facteur génétique.
De mon côté, je suis partie sur la piste émotionnelle. Armé de produits totalement naturels Benjamin a mené un combat quotidien.
Il a fini par se raser entièrement le crâne. Pas de nuances. Mais ses cheveux, aidés par un traitement efficace et grâce à sa persévérance, ont fini par repousser. Blancs et noirs. Blancs et bien drus à l’endroit des plaques, noirs ailleurs. On attend. Mais on sait déjà que tout va mieux.
Ce qu’il faut savoir
En France, chaque année, entre 60 000 et 120 000 personnes sont atteintes de pelade. Le risque d’en développer une est de 2,1 %. Cette maladie représente 2% des consultations en dermatologie.
Dans 80 % des cas, les cheveux repoussent d’eux-mêmes six à douze mois après la chute. Cette repousse débute généralement par un duvet blanc ou blond.
Mais certains patients attendent plusieurs années. Chez d’autres il peut même y avoir aggravation, avec une extension des zones touchées sur le cuir chevelu.
Les causes d’alopécie chez les femmes sont nombreuses. On parle du stress évidemment, mais aussi de traumas psychologiques, de fatigue, de mauvaise alimentation. Des soins capillaires agressifs, une carence en fer, une hyperandrogénie avec troubles des règles sont à prendre au sérieux.
Nous traversons une période compliquée, difficile, et je vois beaucoup de patients atteints de pelade. Grâce à l’auriculothérapie, associée à l’homéopathie et à des traitements en oligo-éléments ou des préparations de plantes médicinales, nombreux sont ceux qui retrouvent leurs cheveux et leur joie de vivre.
A tous je demande juste d’avoir de la patience, même si ce qui leur arrive est forcément très douloureux à vivre.
(Sources : vidal.fr -.institutsalvador.com – sante-sur-le-net.com – cmccparis.com)