Je me dis que je suis claquée, vidée, épuisé, crevée, et même « décalquée ». Que je cours tout le temps. Que je cours après le temps. Que ça va être bien pire cet hiver, quand il fera froid et sombre et triste.
Mélancolie ou neurasthénie ?
Il y a 10 ans , 47 % des Français déclaraient avoir éprouvé une « fatigue persistante » durant une bonne moitié de l’année. En 2010 une personne sur cinq s’est rendue chez le médecin pour cause de fatigue.
Autrefois, on disait des gens fatigués tout le temps, qui se plaignaient, qu’ils souffraient de neurasthénie, ce que les chinois, eux, appellent mélancolie.
De nouvelles pressions sociales, liées au travail notamment, ont accentué le stress de notre quotidien. On se dit fatigué parce qu’on ne sait rien dire d’autre de cette lassitude, de ce sentiment de n’en plus pouvoir, de cette impuissance, de ce manque de joie.
Mais pourquoi ?
Mais quand on a fait toutes les analyses de sang possibles, contrôlé les yeux, le dos, les dents, les pieds, vu des tas de praticiens, depuis le généralistes, donc tous ceux dont le nom se termine en « iste », puis tous ceux dont le nom se finit en « ogue », puis tous ceux dont le nom finit par « eute », enfin tous les autres, les « eur », « eux », « ante », je veux dire guérisseur, rebouteux, voyante….bref quand il ne reste plus qu’à aller à Lourdes mettre un cierge parce qu’en réalité TOUT VA BIEN, que se passe-t-il ?
D’où vient donc cet effrayant sentiment de découragement devant des journées dont on ne voit pas la fin, ce dégoût d’une vie que l’on trouve trop lourde pour nos épaules ? De notre tête. Et nous n’avons pas des coups de barre, mais des coups de blues. Ou un fabuleux manque d’énergie. Alors courons donc voir un réflexologue plantaire qui trouvera forcément le pourquoi du comment et nous sortira de ce gouffre. Au fait, elle est comment votre Rate ? A plat ?