Dans la pensée occidentale, le temps est comme un long fil sur lequel chacun chemine, grandit, puis meurt. Il s’étend ainsi à l’infini. Ainsi, ce qui est passé est derrière soi, et jamais on ne repasse au même endroit.
Dans la pensée orientale, la vision du temps est cyclique: elle est rythmée par les saisons et on repasse régulièrement au même endroit. C’est ce rythme-là qui conditionne toute vie.
Pour les Chinois, avant de se soigner, il faut prévenir, respecter une bonne hygiène de vie, ce qui permettra d’avoir un bon Qi (énergie) et d’équilibrer yin et yang. Pour cela il est recommandé de respecter les sept « piliers » : savoir respirer, savoir bouger, savoir se conformer aux cycles de la nature, savoir maîtriser son esprit, savoir se reposer, savoir faire l’amour et savoir manger.
La diététique est essentielle pour prévenir les maladies en maintenant l’équilibre énergétique, mais elle est également utile pour soigner en corrigeant les déséquilibres grâce aux vertus médicinales des ingrédients.
Par exemple: le gingembre tonifie la rate, le sésame agit contre le vieillissement en améliorant la circulation sanguine et en prévenant l’artériosclérose, l’artichaut aide à purifier le foie.
Avoir une bonne digestion
Une bonne digestion est essentielle, et pour cela il faut respecter quelques principes :
– Bien mâcher pour soulager le travail de l’estomac, les Chinois avalent (ou avalaient car malheureusement nos pratiques occidentales les influencent) lorsque l’aliment est réduit à l’état de bouillie.
– Terminer le repas en ayant encore une sensation de faim : l’estomac met 20 minutes à envoyer au cerveau le signal de son rassasiement… et attendre d’avoir faim pour entamer le repas suivant.
– Éviter les charcuteries en début de repas car les graisses bloquent le « feu de l’estomac » et entraînent une mauvaise digestion, idem pour les crudités froides.
– Les fruits crus sont de même à déconseiller en fin de repas car ils ralentissent la digestion.
Equilibrer ses repas
Les repas, basés sur des céréales, doivent comporter cinq types d’aliments. Selon les sources on trouve des répartitions différentes, par exemple :
– Céréales et/ou légumes secs 70 %
– Légumes et fruits cuits 20 %
– Crudités – légumes ou fruits – (5%)
– Viande ou poisson 5 %
L’hiver et l’Eau
Le signe de l’Eau convient bien à l’hiver, la saison la plus Yin de l’année : pluie, neige, gel, brouillard, froid, humidité, obscurité, immobilité… C’est la saison où l’on se replie sur soi-même, dans sa maison, à l’image du rein (organe correspondant à l’Eau) qui est enfoui, sans relation directe avec l’extérieur. C’est donc l’organe/viscère qui va fonctionner le plus intensément en cette saison.
La diététique chinoise lui attribue une saveur privilégiée : le salé. Comment récupérer les sels minéraux perdus pendant l’été, avec la chaleur et la transpiration ? En recourant aux bienfaits des légumes cuits, aux bouillons de légumes de saison, aux aliments naturellement salés : poissons, fruits de mer, viande séchée ou fumée, soja, légumineuses, roquefort, fromage de brebis.
L’hiver et le rein
L’élément Eau est relié au Rein, lui-même relié à la vessie, à l’oreille et par conséquent à l’audition.
En médecine chinoise, le Rein englobe les glandes surrénales, l’appareil génital mais aussi les os, la moelle osseuse, la moelle épinière et le cerveau, les cheveux. En Médecine Traditionnelle Chinoise, un déséquilibre de l’Energie Rein engendre des stagnations d’énergie, des œdèmes, des tremblements.
On peut comparer l’Energie du Rein aux racines de l’arbre. Il stocke l’énergie sexuelle. C’est pourquoi, les ancêtres chinois recommandaient de maîtriser sa sexualité en évitant autant que possible l’éjaculation lors des rapports sexuels.
L’émotion reliée au Rein est la peur, les phobies, voire dans les cas extrêmes, la frayeur la panique, la terreur, le désespoir attribués à l’épuisement de l’Energie du Rein. Positivement le rein est rattaché à l’instinct de conservation, à la témérité.
Le Rein se fatigue des désirs incontrôlés et désordonnés de l’estomac (attention aux excès des repas de fin d’année souvent suivis d de grippe ou de gastro entérite). Les émonctoires surchargés affaiblissent le système immunitaire, nous rendant plus vulnérables aux virus.
L’alimentation de l’hiver doit permettre d’une part de stimuler l’organe Rein et d’être en harmonie avec la saison et l’endroit où nous vivons.