On parle beaucoup de l’état de transe en hypnose. Il s’agit d’une modification de la conscience différente de l’état de veille ou de sommeil qui permet d’avoir accès à l’inconscient et de libérer des ressources cachées.
Mais nous pouvons plonger dans cet « état hypnotique » à tout moment. Par exemple lors de la lecture d’un livre, pendant un film, lors d’actions répétitives ou même quand, tout simplement, nous avons l’impression d’être « dans la lune », on peut alors nous dire que nous sommes « absents ».
Qui n’a pas eu l’impression, au volant, d’avoir conduit en étant ailleurs, comme si notre voiture connaissait le chemin ? Et qui, tout en parlant dans son portable, ne s’est pas retrouvé dans une rue, à l’adresse indiquée, sans se rendre compte du chemin parcouru ?
La transe hypnotique
Elle peut être légère ou profonde, l’intensité dépend du patient. Dans une transe légère, nous sommes complètement conscients de tout ce qui se passe. Dans une transe moyenne, notre conscience hésite, entre être là ou se déconnecter.
C’est seulement après une longue formation que 75% d’entre nous peuvent entrer dans une transe profonde qui ressemble au sommeil.
La plupart du temps, la transe est un moment de détente, de repos, mais il arrive aussi qu’elle soit très éprouvante. Il n’est pas nécessaire de plonger dans une transe profonde pour faire un travail thérapeutique profitable.
L’état de transe hypnotique se manifeste par certains changements au niveau corporel. Se produisent alors des mouvements oculaires rapides (les yeux sont fermés), une dilatation des pupilles. Il peut également y avoir un changement de teint, des déglutitions, un ralentissement de la respiration, des bâillements…
La crise de transe
Dans un contexte mystique ou culturel déterminé, souvent collectif (comme le vaudou, le chamanisme), après une prise d’alcool ou de certaines substances, certains états, violents, convulsifs, vont jusqu’à occulter complètement le fonctionnement de la conscience.
Il faut souligner le caractère dangereux de ces états et mettre en garde contre les charlatans qui se prétendent chamanes.
Une de mes patientes, après plusieurs chocs émotionnels forts, dit « entrer en transe » involontairement, si elle est trop concentrée sur une idée ou une situation. « Je commence à bégayer, je tremble, mon cerveau se dédouble. Je ressens ce qui se passe dans le corps de l’autre personne, là, en face de moi. »
Cette patiente a stocké au plus profond d’elle-même des traumas qui la dépassent, qui sont encodés dans ses cellules.
Comment a-t-elle traité, géré, les épreuves et les chocs traumatiques subis depuis ces derniers mois ? Comment peut-elle s’en libérer, alors même qu’elle répète à l’envie qu’elle va très bien ?
Les conséquences d’une crise de transe
Les mécanismes neurophysiologiques des phénomènes de transe demeurent encore peu connus. Il est de fait qu’une superposition de troubles psycho-physiologiques vont affecter le cerveau. La personne peut ressentir des symptômes inhabituels tels qu’une augmentation de la perception, une augmentation la force physique et une diminution de la douleur.
Les crises de transe rendent nerveux, anxieux et paranoïaques. Ce n’est pas tout, il arrive de ressentir de la fatigue, de la confusion, des troubles de mémoire. Mais aussi de se sentir coupable, ou déprimé, d’avoir des nausées, des vertiges, des maux de tête…
Le vécu d’une division ou la multiplication de personnalités, la sensation de subir certains phénomènes psychiques peuvent déstabiliser.
Transe convulsive, transe de possession, transe chamanique ou cataleptique, cet état particulier est un shoot énergétique puissant.
Attention à ne pas confondre état de transe avec attaque de panique. Dans cette dernière, tremblements, secousses musculaires, sueurs sont présents. Et où se manifestent des sensations psychosensorielles telles que l’impression de déjà vu, l’accélération de la pensée, une perception modifiée du réel, une dépersonnalisation, la sensation d’être détaché de soi…
Pour comprendre ce que l’on a vu, vécu, ressenti, pour décoder l’inconscient, comprendre notre histoire, intégrer toutes les données enfouies dans l’ombre, l’hypnose, l’hypnose ericksonienne, reste l’approche la plus percutante, la plus intelligente.(A lire : « Les processus de guérison – Accueillir et déployer ses émotions pour guérir », de Djohar Si Ahmed et Gérald Leroy-Terquem).