Vous avez mal dormi, le café est fadasse, le temps morose et en ouvrant un placard vous vous êtes cogné la tête…quelle journée pourrie, rien ne va plus ! Votre mauvaise humeur démarre sur les chapeaux de roues, gare à ceux qui vous adresseront la parole. Et bien non: vive les ronchons, grognons et râleurs en tous genres: BBC News fait état d’une étude réalisée par le professeur Forgas, expert australien en psychologie, qui vient bousculer nos croyances.
L’étude montre que le cerveau des gens grincheux est plus performant dans ses situations exigeantes intellectuellement. Ces résultats ont été tirés de l’expérience. Des volontaires ont visionné une série de films. Successivement, on leur a demandé de repenser à des évènements positifs ou négatifs de leurs vies. Le but: les mettre de bonne ou de mauvaise humeur. Une fois conditionnés, ils ont dû accomplir différentes tâches. Et les conclusions sont plutôt bonnes pour les grincheux: ils feraient moins de fautes et seraient de meilleurs communicants.
Les Français, on le sait, sont les rois des râleurs: pas moins de 93% d’entre nous avouent râler très souvent.
« Les râleurs professionnels sont des intolérants à la frustration, d’anciens enfants rois devenus adultes rois, commente Didier Pleux, psychologue clinicien. Élevés dans l’illusion de leur toute-puissance, ils ne supportent pas que le monde ne se conforme pas à leur désir. Alors ils râlent, contre tout. Le plus petit prétexte suffit : le temps, un plat trop salé… Le principe de réalité n’est jamais accepté. »
Et pourtant, râler, marmonner, maugréer, ça fait du bien: pester tout bas permet d’éviter un conflit ou de lancer des paroles blessantes. Exprimer tout haut son mécontentement évite de ruminer et de sombrer dans un état dépressif. Et râler en groupe contre une situation, vécue difficilement, permet de retrouver une paix temporaire et une cohésion.
Finalement, râler c’est seulement rouspéter pour avoir l’impression d’exister.
(Sources: slate.fr/psychologies.com)