On sait que dormir peu (4 à 5 heures par nuit) peut entraîner un risque d’infarctus ou d’AVC. Pourquoi ? parce que quand on dort peu, en général notre pression artérielle monte, et parce que ceux qui dorment peu sont rarement de grands calmes, ce qui veut dire que tout stress supplémentaire vient perturber leur sommeil.
Mais apparemment dormir beaucoup, ou dormir tout son saoul, ce n’est pas mieux. De toute façon, nous avons tous besoin d’une « dose » de sommeil différente. Notre temps de sommeil doit correspondre à nos besoins.
N’oublions pas que, en France, 4% de la population est constituée de petits dormeurs. N’oublions pas qu’après la cinquantaine la durée de nos nuits a plutôt tendance à se raccourcir.
Selon les scientifiques et une croyance qui a la vie dure, la durée optimale de sommeil serait de 7 à 8 heures. Mais en réalité la durée idéale est celle qui ne nous laisse pas fatigué le matin ou somnolent pendant la journée. Nos besoins, individuels et uniques sont déterminés au point de vue biologique et varient selon l’âge. De la naissance à la vieillesse, nos besoins quotidiens en sommeil diminuent graduellement. Ils passent de 18 heures pour le nouveau-né à une moyenne de 6 heures environ pour une personne âgée.
Une des principales raisons de la diminution du sommeil provient en partie de la baisse des activités autant physiques qu’intellectuelles. La personne âgée devient plus sédentaire, bouge moins et donc dépense moins d’énergie musculaire. Ce changement de vie diminue la quantité de sommeil profond.
Au niveau psychique, il y a généralement moins d’effort intellectuel et une diminution du nombre de situations d’adaptation. Ces nouvelles conditions réduisent le sommeil paradoxal (sommeil de rêves ou sommeil créatif), responsable de l’équilibre émotif et de la restructuration de la mémoire.
Pour augmenter la quantité du sommeil profond et la qualité du sommeil créatif, il faudrait mettre à son programme des exercices physiques réguliers d’au moins 30 minutes et une stimulation intellectuelle régulière comme la lecture, l’écriture, ou autres occupations enrichissantes qui stimulent le cerveau.
Une autre diminution attribuable au vieillissement est celle du pourcentage de sommeil profond par rapport au sommeil léger. Avec l’âge, le temps passé en sommeil profond diminue au profit du sommeil léger. En vieillissant, notre sommeil se fragilise avec pour conséquence des réveils nocturnes plus fréquents qui sont souvent tributaires des stimuli externes, comme les bruits environnants.
Pour la moyenne des gens adultes, les besoins individuels en sommeil peuvent varier entre 4 heures et 10 heures de sommeil. Il y aussi des personnes qui ne dorment que 3 heures par nuit et d’autres qui font le tour du cadran (12 heures).
Il faut parler de la quantité mais surtout de la qualité du sommeil, ce qui se vérifie aussi dans les siestes, réparatrices si elles ne durent pas plus de 20 minutes, fatigantes au-delà.
Des études comparatives ont démontré qu’un sommeil court et concentré est supérieur en qualité à un sommeil long et superficiel. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a que 2 cycles de sommeil profond au cours d’une nuit, c’est-à-dire les 3 premières heures. Le reste se passe en sommeil léger qui est moins récupérateur physiquement mais très régénérateur au niveau psychique.
Les 3 premières heures du sommeil sont donc les plus récupératrices au niveau physique. Et attention, encore un mythe qui se casse la figure, peu importe de se coucher avant ou après minuit : la première phase du sommeil est importante, quelle que soit l’heure, pour refaire nos forces.
La quantité de sommeil, l’heure du coucher et l’horaire stable ou changeant correspondent à des besoins individuels. Pour apprendre à identifier nos besoins réels, il faut les harmoniser avec les exigences de notre corps.
(Source : Dormez-vous assez ? de Nicole Gratton, Editions Flammarion)