On parle souvent à tort de l’intuition féminine, car chez les hommes, l’intuition existe, mais elle est souvent refoulée, comme un outil de peu de valeur, au profit d’une pensée rationnelle.
L’intuition ou flair en langage commun, est une impression presque physique vis-à-vis d’une personne, d’un événement ou d’une situation. Toutes ces expressions renvoient sur la capacité dont dispose notre inconscient à lire le langage corporel d’une personne et à le comparer aux signaux verbaux. Et si les femmes ont cette capacité innée à relever et décrypter les signaux non-verbaux ainsi que d’avoir l’œil pour les petits détails, c’est qu’elles sont souvent dans le ressenti. Car l’intuition se définit comme une connaissance spontanée de la vérité, sans l’intervention du raisonnement.
L’intuition est le mode de fonctionnement le plus ancien et le plus naturel de l’esprit humain. Dans les premiers temps de l’espèce, alors que la pensée logique n’en était qu’à ses balbutiements, l’homme a dû compter sur son intuition pour appréhender son environnement et trouver les moyens pour assurer sa subsistance.
Au fil du temps, l’homme a développé la pensée rationnelle, logique et analytique, parfois au détriment de la pensée irrationnelle, inconsciente et intuitive.
A part chez les artistes (et chez les scientifiques), ce mode de pensée a suscité de la méfiance ou des railleries. Or le processus intuitif est singulièrement efficace dans les situations de grande complexité. L’intuition fait appel au « ressenti », lui-même alimenté par les six sens et nous donne une « image » beaucoup plus complète d’une situation que l’analyse rationnelle, vis-à-vis de nous-même, ou des problématiques auxquelles nous sommes confrontés.
Pour le journaliste américain Malcolm Gladwell, l’intuition serait une clé essentielle pour évaluer au plus juste et en quelques secondes l’essentiel d’une situation. Nos décisions « instinctives » sont des processus très rationnels qui s’élaborent dans notre inconscient. La clé se trouve dans la connexion en une fraction de seconde d »années d’expérience, de réflexions, de rencontres ou de lectures accumulées au fil du temps. Selon Gladwell, en réalité, l’excès d’informations perturbe le jugement : il faut en réalité très peu pour découvrir la signature sous-jacente d’un phénomène c’est-à-dire la réduction de sa complexité à une expression simple.
Archimède, Léonard de Vinci, Isaac Newton, Albert Einstein et même Descartes ont fait l’éloge du processus intuitif. Il faut toutefois noter que l’intuition ne fonctionne jamais mieux que lorsqu’on cherche une solution à une problématique précise.