L’Académie Nationale de Médecine estime, qu’en France, le tabagisme passif tue chaque année environ 3 000 non-fumeurs (chiffre en-deçà de la réalité car on parle de 5000 décès par an). Les risques demeurent certes moins importants que chez le fumeur mais les conséquences n’en demeurent pas moins réelles, et surtout ces risques augmentent avec la durée et l’intensité de l’exposition.
Le tabagisme passif est le fait d’inhaler la fumée de tabac dispersée dans l’air ambiant par un ou plusieurs fumeurs. Cette fumée provient de la combustion du tabac, du papier et des centaines d’additifs contenus dans une cigarette: 15 % seulement de la fumée d’une cigarette est inhalée par le fumeur (fumée principale). Le reste (fumée secondaire), contenant les substances les plus toxiques, est dispersé dans l’air ambiant et respiré par les personnes présentes.
La fumée de tabac contient plus de 4000 substances chimiques identifiées à ce jour dont environ 80 sont reconnues comme mutagènes (provoquant des mutations au plus profond de l’ADN) et par conséquent cancérogènes et tératogènes (entraînant des anomalies de développement du fœtus). Beaucoup de ces substances sont plus concentrées dans la fumée secondaire respirée par les non-fumeurs.
Depuis plus de 40 ans, on réunit des preuves épidémiologiques, biochimiques, biologiques et physiopathologiques des effets toxiques du tabagisme passif.
En 2009, sur les 140680 articles publiés et répertoriés sur le tabagisme, 5662 correspondaient au tabagisme passif, 1719 concernaient les cancers, 1174 traitaient de l’asthme et 533 étaient relatifs aux maladies cardiovasculaires.
En 1992 l’Agence de Protection de l’Environnement américaine (l’Environmental Protection Agency ou EPA)) a classé officiellement le tabagisme passif parmi les substances carcinogènes pour les humains, alors que l’Europe vient juste de l’admettre.
La fumée du tabac
Extrêmement nocive pour le fumeur, elle n’est pas sans risque pour son entourage et les conséquences pour la santé sont nombreuses.
La fumée non inhalée qui s’échappe de la cigarette contient davantage de toxiques (monoxyde de carbone, oxydes d’azote…) et de substances cancérogènes (goudrons, benzène…) que celle inhalée par le fumeur… Au-delà de l’irritation immédiate des yeux, du nez et de la gorge, le tabagisme passif peut provoquer ou aggraver de nombreuses maladies respiratoires (infections, maladie asthmatique, broncho-pneumopathies chroniques...). Il augmente également les risques d’être victime d’un cancer du poumon et d’accidents coronariens.
Les risques cardiovasculaires
Le risque de maladies cardiaques est augmenté de 25 % en cas de tabagisme passif au foyer ou au travail. Lors d’un congrès, le Pr. Lightwood de l’Université de San Francisco a estimé que l’élimination du tabagisme passif permettrait de prévenir 228 000 nouveaux cas de maladies cardiovasculaires et 119 000 décès sur les 25 prochaines années !
Autre découverte, des chercheurs américains ont trouvé un lien entre le tabagisme actif et passif et le développement d’une résistance à l’insuline, considéré comme un état de pré-diabète.
Les risques de cancers
Le tabagisme passif sur une période prolongée augmente le risque de cancer du poumon (de + 26 % si le conjoint fume). Les cancers du larynx, des voies aéro-digestives supérieures, du pancréas et du col utérin sont liés au tabagisme. Et les cancers des sinus de la face sont multipliés par 2.
Les risques de maladies des bronches
Une étude américaine menée sur des rats exposés à un mélange de fumée de tabac et d’air ambiant a reproduit les conditions de travail d’un homme employé dans un bar 5 jours par semaine pendant 2 mois. Conclusion : l’installation rapide de lésions pulmonaires type bronchite chronique avec emphysème.
Les adultes asthmatiques sont particulièrement sensibles à la fumée de tabac car leur système respiratoire les contraint à absorber plus d’air et donc plus de fumée polluée. De plus, les personnes atteintes de bronchite chronique et d’hyper-réactivité bronchique souffrent de la fumée de cigarette capable d’aggraver leur pathologie.
En bref
Le tabagisme passif est responsable d’une augmentation de pathologies variées responsables de décès prématurés. Il y a bien évidemment la pathologie cardiovasculaire avec son lot d’infarctus et d’accidents vasculaires cérébraux. D’ailleurs, des études épidémiologiques sérieuses ont montré indéniablement et constamment des diminutions de 15 % à 30 % des pathologies cardiovasculaires lors de l’application des lois de lutte contre le tabagisme passif comme en Irlande, en Italie, aux Etats-Unis, mais aussi en France.
De nombreuses études dans le monde ont montré l’augmentation de mort subite de nourrisson dans les familles de fumeur, mais aussi de prématurité et de mortalité infantile, d’asthme, d’allergie, de retards mentaux, de tumeurs du cerveau et de leucémie, de troubles respiratoires obstructifs du sommeil, de troubles du comportement et de maladies mentales.
(Sources : doctissimo.fr / Paris Match / Le Monde)