Esperance-de-vie-les-femmes-retraitees-vivent-plus-longtemps-que-les-hommesEn trente ans, l’espérance de vie des Européens s’est allongée de cinq ans. Ils vivent en 2010 jusqu’à 76 ans en moyenne, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé rendu public mercredi. Ce constat est cependant nuancé par des disparités encore très importantes entre sexes, entre groupes de population et entre pays. «Les inégalités qui persistent, voire qui s’aggravent dans certains cas, doivent constituer une priorité de l’action collective», souligne l’OMS, qui compare tous les trois ans les indicateurs de santé de la région Europe, comprise au sens large.

En 2010, l’espérance de vie à la naissance varie ainsi de 68,7 ans au Kazakhstan à 82,2 ans en Suisse, soit un écart de plus de quinze ans. L’allongement global de la durée de vie s’explique notamment par une diminution des morts liées aux maladies cardio-vasculaires, grâce à la lutte contre les facteurs de risque (hypertension, taux de cholestérol élevé, diabète, etc.) et à l’amélioration des conditions socio-économiques.

En 2015, en France, l’espérance de vie à la naissance atteint 79 ans pour les hommes et 85,1 ans pour les femmes. L’an dernier, cet indicateur a baissé de trois mois et demi pour les hommes comme pour les femmes. Cette diminution est une première en France depuis 1969, même si l’espérance de vie des femmes avait déjà diminué en 2002 et 2012. Au cours des 60 dernières années, hommes et femmes ont gagné 14 ans de vie en moyenne.

Le bilan démographique 2015 publié par l’Insee dresse un constat anxiogène : « Le nombre de décès est au plus haut depuis l’après-guerre  », titre l’étude. De fait, 599 000 personnes sont décédées en France en 2015, soit 41 000 de plus qu’en 2014. Un chiffre qui est le résultat mécanique du vieillissement de la population, mais est aussi dû à trois épisodes exceptionnels (canicule en juillet, vague de froid en octobre, épidémie de grippe en début d’année).

Dans le même temps, les naissances ont diminué : 791 000 bébés sont nés en France, soit 19 000 de moins qu’en 2014.

Depuis le milieu des années 1990, les gains obtenus par les femmes sont moins rapides que ceux des hommes, et l’écart entre les sexes se resserre : de 8 ans et trois mois en 1992, il est passé à 6 ans en 2015. Les modes de vie féminins sont de moins en moins différents de ceux des hommes, qu’il s’agisse de durées et de types d’activité professionnelle, de consommation de tabac ou d’alcool, etc. Il n’en demeure pas moins que l’inégalité en la matière reste considérable. En 2014, l’espérance de vie des hommes est équivalente à celle que les femmes avaient trente ans auparavant…

Pour 2050, dans cette hypothèse, l’espérance de vie à naissance atteindrait 91,1 ans pour les femmes et 86 ans pour les hommes. La question est de savoir jusqu’où peuvent aller les progrès en matière de durée de vie, et si les facteurs structurels de l’allongement de la vie (comme la baisse du temps de travail et de sa pénibilité) vont se maintenir.

(Sources: figaro.fr/observationsociete.fr/lemonde.fr)