C’est une prescription qui a l’apparence d’un véritable traitement médical sans avoir d’activité réelle. L’effet placebo est un effet réel produit sur une personne par un médicament n’ayant aucune efficacité démontrée. En fait pratiquement aucun des constituants d’un placebo (qui rentrent généralement dans la catégorie excipient) n’est réellement inerte. D’où l’importance des excipients.
Un excipient est une substance associée au principe actif d’un médicament. L’excipient est normalement « neutre et ne peut avoir d’effet direct sur l’organisme. L’excipient se présente sous différentes formes (liquide, pâteuse, solide, gazeuse) et il participe à la forme galénique du médicament (comprimé, sirop, aérosol, liquide injectable etc.).
Son rôle est de véhiculer le principe actif contenu dans le médicament jusqu’aux cellules sur lesquelles s’exerce l’action thérapeutique.
Il existe rarement des cas d’allergie ou d’intolérance à certains excipients.
Dans un médicament générique, le principe actif est strictement comparable à celui du médicament qu’il remplace. Seul l’excipient peut changer…et il y a parfois des problèmes !
Revenons au placebo. Dans le cas de douleurs parfois intenses, il est démontré qu’un placebo, quel qu’il soit, permet d’obtenir un apaisement dans 30 à 50% des cas. On voit à quel point la suggestion peut être efficace.
L’effet placebo n’est pas seulement véhiculé par les médicaments. Le thérapeute est le premier des placebos : son écoute, sa disponibilité, sa gentillesse influencent tout de suite le patient et permet déjà d’obtenir une détente salutaire. Dans toute relation thérapeutique, la confiance et le respect entre mutuel le soignant et le patient se concrétise par un fort effet placebo.
L’effet placebo est de courte durée. Lorsqu’on administre un placebo aux personnes les mieux disposées, ses effets bénéfiques durent deux ou trois jours, au plus. Ensuite, les symptômes réapparaissent. Mais cette courte durée d’action convient à la plupart des maladies, qui sont bénignes, ne durent que quelques jours et guérissent spontanément. C’est le cas, par exemple, des rhinopharyngites de l’enfant, des douleurs musculaires diverses et variées, des lourdeurs dans les jambes, de la crise de foie, de la gueule de bois, etc.
On comprend alors que dans cette surabondance de médicaments commercialisés en France, la grande majorité n’a qu’un effet placebo. L’industrie pharmaceutique, qui pleurniche sur le coût de la recherche, nous fait rarement avaler des substances efficaces et souvent des médicaments placebo qui, sur la plupart des pathologies bénignes (rhume, douleurs musculaires, nausées… ont un effet positif pendant quelques jours, ce qui est suffisant !