L’arthrose est une maladie inflammatoire articulaire. L’inflammation chronique détruit le cartilage, détruit les cellules du cartilage et fait souffrir.
Qu’est-ce qu’une articulation saine ?
L’articulation est entourée d’une membrane d’aspect rose et lisse qui sécrète le liquide synovial (ou synovie) dans lequel baigne le cartilage. Le cartilage recouvre l’extrémité des os articulés, là où les surfaces entrent en contact. Le cartilage sain a un aspect lisse, poli et brillant.
Pour qu’une articulation assure sa mission, qui est de permettre un mouvement sans friction mais aussi d’absorber les chocs, elle doit impérativement disposer de ces deux éléments : liquide synovial et cartilage.
Lors d’un mouvement articulaire, le cartilage réduit les frictions avec l’aide de la synovie qui facilite le glissement.
Lorsque l’articulation subit une pression, le cartilage est comprimé. Quand la pression se relâche, le cartilage retrouve ses dimensions d’origine : il joue donc le rôle d’amortisseur. Mais ce n’est possible que si le cartilage est en bonne santé.
Parlons du cartilage
Le cartilage est constitué d’un réseau de fibres de collagène dans lequel sont emprisonnées des protéoglycanes (PG).
-Le collagène donne sa forme et ses propriétés de tension au cartilage.
-Les protéoglycanes sont des protéines auxquelles s’attachent des chaînes de sucres un peu spéciaux. Les protéoglycanes ont une charge négative, ce qui leur donne une affinité pour l’eau. Elles contrôlent la déformation du cartilage soumis à une pression (comme quand on compresse une éponge gorgée d’eau).
-Les protéoglycanes consistent en une épine d’acide hyaluronique, auxquelles s’attachent comme les brins d’une brosse à dents des arêtes de protéines garnies de chaînes de sucres (environ 100 « brins » de chondroïtine sulfate et 60 de kératan sulfate).
Ces brins sont appelés aggrécanes. L’acide hyaluronique est constitué de séquences de deux sucres qui se répètent : l’acide glucuronique et la N-acétyl-glucosamine.
-La chondroïtine sulfate est constituée de séquences répétées de deux autres sucres : acide glucuronique et N-acétyl-galactosamine sulfate.
-Le kératan sulfate est constitué de séquences répétées d’acide glucuronique et de N-acétyl-glucosamine sulfate.
Quand le cartilage est altéré, l’articulation devient raide et finit par faire souffrir : l’arthrose est une maladie du cartilage.
Alimentation et articulations
En dehors de l’hérédité et des traumatismes, lorsqu’on est sédentaire et qu’on suit un régime déséquilibré sur le plan des graisses alimentaires , l’arthrose et les douleurs qui s’ensuivent sont aggravées.
-Certaines graisses, qu’on appelle oméga-6, donnent naissance à des hormones très inflammatoires. C’est le cas de celles que l’on rencontre majoritairement dans les huiles et margarines de tournesol ou de maïs.
-D’autres graisses, les oméga-3, ont au contraire des effets anti-inflammatoires et protecteurs du cartilage. C’est le cas des acides gras majoritaires dans les huiles de colza, de noix, de soja, de lin, et des graisses apportées par les noix, les graines de lin, les poissons gras.
Le rôle de la vitamine C
La consommation d’aliments riches en vitamine C et en caroténoïdes protégerait les articulations de l’arthrose.
Tout au long de notre vie, nous marchons, nous plions nos bras et nos genoux. Si nos mouvements sont fluides, c’est grâce au glissement des cartilages entre eux.
Ces cartilages sont des tissus capables d’amortir les chocs et de glisser les uns sur les autres grâce à un lubrifiant sécrété par la membrane synoviale située au niveau de l’articulation.
Au fil des années, ce système fonctionne moins bien. C’est ainsi qu’apparaissent les premiers symptômes de l’arthrose, la « maladie de l’usure des articulations », en général vers l’âge de 40-50.
Le Dr Yuan Yuan Wang et son équipe ont évalué les apports nutritionnels de 293 hommes et femmes âgés d’environ 40 ans. Pour cela, les participants ont rempli un questionnaire très détaillé sur leurs habitudes alimentaires. Ces volontaires étaient en bonne santé et n’avaient aucun problème articulaire au début de l’étude.
Dix ans plus tard, chacun d’entre eux a été soumis à un IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) dans le but d’évaluer les défauts et le volume des cartilages au niveau du genou.
Les participants dont l’alimentation apportait le plus de vitamine C, notamment ceux qui consommaient beaucoup de fruits, présentaient le risque le plus faible de souffrir d’arthrose au genou par rapport aux autres participants.
De plus, les cartilages les moins abîmés ont été observés chez les participants dont l’alimentation apportait le plus de lutéine et de zéaxanthine – deux types de caroténoïdes trouvés en abondance dans les légumes verts – par rapport aux autres participants.
Le calcium est indispensable
Associé à la vitamine C, le calcium réduit les douleurs de l’arthrose du genou et de la hanche.
Pour consommer suffisamment de calcium, les sardines avec leurs arêtes, les amandes, les raisins sec, les légumes crucifères (chou de Bruxelles, brocoli, chou frisé, chou chinois, etc.) et certaines eaux minérales s’avèrent être également d’excellentes sources de calcium.
Aux côtés du calcium et de la vitamine C, il est bon de fournir suffisamment de potassium à l’organisme. Présent en grande quantité dans les fruits et légumes, ce minéral permet de limiter les fuites de calcium osseux, en neutralisant les effets d’une alimentation à tendance acide.
Les vitamines D et K, elles, améliorent l’absorption et la rétention du calcium.
Légumes et fruits contre l’arthrose
Légumes et fruits vous apporteront les minéraux et vitamines indispensables pour une bonne santé osseuse. Mais ils apportent bien plus : des antioxydants. Ces substances neutralisent des particules responsables du vieillissement, les radicaux libres.
-Côté fruits, privilégier les baies et fruits rouges (myrtilles, fraises, framboises, mûres, groseille, cerise), les agrumes, les prunes, les kiwis, l’ananas et les dattes, très riches en antioxydants.
-Parmi les légumes, la palme revient encore une fois aux crucifères (chou-fleur, chou rouge et blanc, chou de Bruxelles, chou frisé, brocoli, chou-rave, chou romanesco, radis noir, navet, rutabaga, raifort, etc.), riches en vitamines C et K et en nombreux antioxydants.
-On peut faire une cure de chou en mangeant chaque jour 400 g de chou, moitié cru, moitié cuit. Un grand verre de jus de chou rouge tous les jours garantit également une protection efficace contre les douleurs rhumatismales.
-Poivrons, artichaut, céleri, épinards, ail et tomate représentent aussi d’excellentes sources d’antioxydants.
Ce qu’il faut supprimer en période de crise
Les aliments acides :
-sucres, chocolat
-tomates, oranges
-rhubarbe, oseille
-thé et café
Les aliments froids et crus
-Laitages, charcuterie, crustacés
-crudités, boissons froides
-Viandes, poissons crus