Enervé, irrité, à fleur de peau, sur le point de « péter un cable » ou de « partir en live » ? La colère gronde, bouillonne, vous oppresse, vous étouffe, vous êtes prêt à crier, à mordre, à cogner même…et vous vous faites peur.
Et oui, ce personnage vous est étranger, ce n’est plus vous, et pourtant, c’est encore vous, mais un « vous » secoué d’émotions violentes, qui projettent n’importe quel individu au bord d’un précipice insondable, qui peuvent le faire basculer dans un autre univers. Alors, êtes-vous « borderline » ?
Les personnes dites « borderline » souffrent donc littéralement parlant du trouble de la personnalité limite : ce qui signifie qu’ils ont des problèmes d’image de soi et d’identité et manifestent un caractère souvent très agressif, voire autodestructeur.
Les personnes « borderline » présentent également parfois des affections psychiatriques : troubles de l’alimentation, anxiété, ou dépression, déficit de l’attention avec hyperactivité et comportements à risque.
Joël Paris, psychiatre américain, définit ce syndrome comme une pathologie rendant les relations avec les autres tellement intenses qu’elles en deviennent violentes et instables. La personne « borderline » a du mal à faire confiance aux autres et une forte tendance à essayer de les manipuler. Tout est imprévisible et confus, et l’individu qui présente un trouble de la personnalité éprouve souvent une souffrance psychologique dans différentes sphères de sa vie : carrière, amitiés, sexualité, projets, deviennent un problème.
Humeur changeante, colères intenses et démesurées, sentiment de vide interne, répétition de comportements suicidaires ou d’automutilations, efforts frénétiques pour éviter l’abandon, difficulté à se définir et trouver sa place, ce trouble serait plus fréquent chez les femmes.
Ca commence quand ?
Les symptômes du trouble de la personnalité limite surviennent en général une première fois à l’adolescence ou chez le tout jeune adulte. 1 à 3 % de la population en souffre et cette maladie est à l’origine de 20 % des hospitalisations psychiatriques.
Pourquoi en souffre-t-on ?
On pense que des facteurs environnementaux et génétiques, jouent un rôle dans le développement des symptômes. Mais les études menées à ce sujet tendent à démontrer que les individus en souffrance présentent des antécédents d’abus physique ou psychologiques, ont connu une séparation dans l’enfance, et ont subi des événements stressants à l’âge de l’adolescence.
Les traitements
La plupart des patients sont traités par psychothérapie comportementale, ou par des médicaments ou une combinaison des deux. Les psychothérapies individuelles ou de groupe ont une certaine efficacité.
Les antidépresseurs sont utilisés pour traiter des variations extrêmes des émotions. Et des antipsychotiques peuvent être recommandés pour traiter la confusion de la pensée et l’activation du comportement.
(Source : Association québécoise de l’organisation limite de la personnalité)