Le bruit est une pollution environnementale sous-estimée et négligée. Pourtant, le bruit rend malade et génère des coûts de santé élevés. Autrefois l’ouie humaine était aiguisée et d’autant plus fine que le silence régnait. Elle jouait alors un rôle important dans la perception rapide des dangers. En présence d’un son perturbateur, le corps sécrétait des hormones de stress, la tension artérielle augmentait, et l’homme se préparait au combat ou à la fuite.
Aujourd’hui, l’ouïe et le corps humains réagissent au bruit comme ils le faisaient à l’âge de la pierre. Le bruit des motos, voitures, trains ou avions est une source de stress même si nous savons qu’il n’annonce généralement aucun danger immédiat. L’ouïe n’a donc pas suivi l’évolution de l’environnement sonore de l’homme et ne s’est pas adaptée à l’époque de la mobilité illimitée.
Trop de bruit rend malade
Un bruit trop présent peut nous rendre malades. Nous ne pouvons pas échapper aux nuisances sonores, ni le jour ni la nuit, car nous ne pouvons fermer nos oreilles et les fameuses « boules Quiès » ne stoppent qu’une partie des nuisances, pour ceux qui les supportent. De plus, nous ne pouvons pas nous habituer au bruit, nous endurcir à cette gêne ni nous immuniser contre celle-ci.
Les conséquences du bruit quotidien sur la santé sont plus graves que l’on ne le pense généralement. Troubles du sommeil et de la digestion, hypertension, infarctus du myocarde, dépression, agressivité et difficultés de communication sont les problèmes les plus fréquents. Le bruit peut également être à l’origine de décès précoces.
Le bruit quotidien n’endommage généralement pas l’ouïe, mais nuit à notre bien-être et, indirectement, à nos organes internes. Des lésions auditives directes peuvent toutefois apparaître en raison de la fréquentation de lieux de travail bruyants ou de l’écoute de musiques trop fortes.
Quand les moindres bruits sont insupportables
« Tiap, tiap, tiap, slurp« …tout le monde connaît au moins une personne qui fait pas mal de bruit avec sa bouche au moment de mâcher, et aspire quand elle boit un liquide genre soupe, et même en buvant simplement de l’eau parfois. Ah, bien sûr, au Japon il y a un plat traditionnel qui s’appelle « Râmen » , bol de soupe avec des nouilles, qu’il faut manger en aspirant et en faisant un certain bruit afin de faire comprendre au chef que c’est délicieux…mais bon ! Et l’intolérance aux bruits style déglutition, mastication, reniflements ou ronflements peut devenir phobique.
Ainsi, en Lituanie, dans un cinéma de Riga, un jeune homme de 27 ans qui mangeait bruyamment du pop corn pendant un film a tellement irrité un spectateur que celui-ci est devenu fou et l’a abattu à la fin de la séance.
Crisp des chips, crack du pain croustillant, salade glissante et « slurpante », aspiration des huitres ou des moules, floc-floc des glaçons dans le verre, clic-clic incessant du stylo bille, tac tac d’une règle contre une table, tous ces petits bruits rendent dingue, « Aaargh, au secours, je vais l’étrangler... », la tension monte et l’énervement avec.
Du calme, on ferme la bouche et on sourit. La façon idéale d’éviter des problèmes de bruit, c’est de faire preuve de courtoisie envers les autres. Expliquez calmement ce qui vous dérange. L’autre ne s’en est peut-être pas aperçu, il comprendra peut-être et même, même (faut pas rêver), fera en sorte que ça ne se reproduise pas.
Pensez toujours au fait que celui qui entend un reproche peut se sentir agressé, même si c’est dit aimablement. Et si ça recommence, euh…changez de table, de pièce ou…d’appartement !