Ce nom bizarre qui vient du grec « kunorodon ». Il signifie « rose de chien » car il était sensé combattre la rage et ses épines font penser à des crocs. L’intérieur de la plante abrite de petits grains durs (akènes) hérissés de poils : c’est le fameux « poil-à-gratter » d’antan. Seule l’enveloppe rouge se consomme.
Les vertus de la baie d’églantier sont connues depuis des millénaires. La médecine l’a rapidement adopté, sous forme de décoction, de sirop ou de poudre (pulpe séchée) pour lutter contre les infections, la dysenterie et le scorbut. Ce fruit, riche en pectine (10%), est précieux pour la santé : il regorge de provitamine A, de vitamines B5, P, K, E et surtout C.
Selon les variétés de rosiers, sa teneur en vitamine C peut atteindre 500 à 1000 mg pour 100 g, soit 20 fois plus qu’une orange
Le cynorrhodon, ou pseudo-fruit de l’églantier du genre Rosa canina, a été introduit dans la thérapeutique européenne à la fin du Moyen-âge, grâce aux croisés revenant du Moyen-Orient qui en avaient découvert les propriétés dans les traités de médecine arabes.
Les Indiens d’Amérique le considéraient d’ailleurs comme un aliment de survie en hiver et certains esquimaux le mélangeaient à leur ration quotidienne. Pour l’anecdote, sa pulpe au goût sucré était employée comme enrobage autour des pilules de quinine, pour faire passer leur amertume.
Une teneur exceptionnelle en vitamine C
Selon les espèces, la teneur en vitamine C du cynorrhodon peut aller de 500 à 5 000 mg pour 100 g de fruit, ce qui représente un taux dix à cent fois supérieur à celui d’un agrume. Pour préserver sa teneur exceptionnelle en vitamines, on consommera de préférence sa pulpe crue. Mais que les gourmands se rassurent : en confiture, il en reste beaucoup car la vitamine C du cynorrhodon reste stable à la chaleur.
Durant la seconde guerre mondiale, en grande Bretagne, on distribua régulièrement à la population du sirop de cynorrhodon à fin d’éviter les carences en vitamine C dues à la pénurie d’agrumes.
La vitamine C intervient dans presque toutes les réactions chimiques de l’organisme. Elle favorise notamment l’absorption intestinale du fer. C’est un puissant anti-oxydant qui s’oppose à la formation de radicaux libres destructeurs. Elle a aussi un rôle important dans la protection contre les affections hivernales.
Le cynorrhodon est cardio-protecteur
Plusieurs constituants du cynorrhodon jouent un rôle : le beta-carotène neutralise l’oxygène et désactive les radicaux libres. Le tocophérol protège les molécules d’acides gras insaturés indispensables au bon fonctionnement du système cardio-vasculaire.
Une action anti-diarrhéique
La propriété anti-diarrhéique du cynorrhodon est principalement due aux tanins associés aux glycoprotéines. Cette association fait perdre à la salive son pouvoir lubrifiant et absorbe également l’excès de mucus intestinal, ce qui contribue ainsi à diminuer la fréquence des selles.