White Box, Magic Smile, Côté Sourire ou l’Atelier du sourire… ces nouvelles enseignes d’éclaircissement dentaire promettent au chaland des dents blanches de star. Allez, zou, on va se faire blanchir les dents en coup de vent, comme si on passait chez le pédicure ou le kiné, 20 minutes montre en main.
Pour avoir un sourire « ultrabrite« , chez un dentiste, il faut compter 700 euro en moyenne. Dans ces boutiques de la blancheur éclair, entre 80 et 150 selon le temps passé.
Rictus figés, mâchoires prisonnières d’une gouttière en silicone remplie d’un gel mentholé, les clients des bars à sourire ne bronchent pas. Avec l’espoir qu’en quelques séances d’une vingtaine de minutes, l’opération blanchiment leur procure une bouche de star.
Après les cabines de bronzage et en attendant les « espaces sieste » promis depuis si longtemps (et dont l’un vient d’ouvrir à Paris) les bars à sourire investissent coiffeurs, ongleries, salles de sport et cabinets d’esthéticienne. Au grand dam des dentistes.
Les enseignes de blanchiment des ratiches poussent comme du chiendent. La prestation ne nécessite aucun diplôme et le client doit lui-même appliquer le kit fourni car le boutiquier n’a absolument pas le droit de mettre ne serait-ce qu’un doigt dans la bouche (exclusivement réservé aux chirurgiens-dentistes).
L’Académie nationale de chirurgie dentaire s’inquiète sérieusement.
A base de peroxyde d’hydrogène, le gel chargé d’éclaircir les dents, est considérée comme cancérigène et dangereuse pour l’appareil reproductif par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Et elle est interdite aux jeunes et aux femmes enceintes. Une directive européenne du 21 septembre 2011 stipule que les produits qui contiennent un maximum de 0,1 % de peroxyde d’hydrogène, communément appelé eau oxygénée, resteront en vente libre alors que ceux contenant entre 0,1 % et 6 % ne pourront être accessibles qu’à la suite d’un examen clinique et d’une première application réalisée par un chirurgien-dentiste.
Mais les boutiquiers dentaires disent utiliser du perborate de sodium. Ca ne va pas non plus, car, au contact de l’eau, le perborate produit également du peroxyde. D’où une guerre sans trêve entre les deux clans, qui, pour le moment, se solde par une attaque des boutiquiers contre l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes (ONCD) pour diffamation.
Les dentistes ont fort à faire en réalité. Gain de temps, économie substantielle et résultats bluffants d’après les clients…Ce n’est pas une mince affaire. Et, il faut bien le dire, que ne ferait-on pas pour avoir le sourire qui tue ?
(Sources: www.lexpress.fr – www.doctissimo.fr)
C’est fait.