Il est loin le temps où l’on se révoltait quotidiennement contre nos parents, ces « vieux » qui ne comprenaient rien à nos états d’âme et à nos passions. A notre tour d’être confrontés à des enfants en route vers l’âge adulte, dont nous ne savons pas interpréter le langage, ni les lubies, ni l’habillement, ni les engouements parfois surprenants. Inutile de s’affoler pour un rien, mais pas question de démissionner, il s’agit d’arriver à décrypter calmement leurs comportements et réagir intelligemment.
Il passe des heures sur Internet
Et apparemment pas pour faire ses devoirs. « Yo, cette meuf, je la kiffe trop, c’est juste trop grave », phrase totalement incompréhensible pour nous, et pourtant lourde de sens. Totalement sourd à vos appels de détresse, votre grand fils est plongé dans des conversations virtuelles avec des amis aux quatre coins du monde. Il ne mange plus, dort peu et parle encore moins.
Pas de panique, tous les ados s’envoient des tonnes de mails et t’chattent à tout va. Il faut simplement jeter un œil pour voir sur quel type de forum il est connecté et avoir une conversation franche : drogue, pédophilie, prostitution ou même la fameuse « addiction » au net, abordez tous les sujets. Même s’il ricane, il écoutera. Le tout est d’agir subtilement pour qu’il n’ait pas l’impression qu’on le surveille de trop prés.
Des « textos » tous azimuts
Nos grand-mères s’écrivaient chaque jour et nous passions des heures au téléphone avec notre meilleure amie à refaire le monde. Grâce aux SMS, vos enfants gardent le contact avec leurs copains et n’ont pas besoin de se cacher pour parler loin d’une oreille indiscrète (la vôtre).
Là encore, le langage est codé, l’orthographe phonétique, ce qui ne les empêche pas de vivre des histoire très romantiques. Seul souci : quand la facture explose. A vous de décider du système, cartes ou forfaits prépayés. A eux de gérer appels et messages.
S’ils sont scotchés en permanence à leur mobile et que la sonnerie résonne pendant tout le dîner, rappelez-leur qu’un portable c’est pratique, mais qu’on peut l’éteindre de temps en temps.
Un piercing dans le nombril
Le diamant dans le nez ou le clou dans la langue, c’est presque pire. Pour votre fille, c’est une manière de s’affirmer et de s’approprier son corps. Le moyen de ressembler à ses idoles, Rihanna ou Katy Perry. Tatouage ou piercing sont seulement des accessoires branchés, une marque d’originalité. Egalement une façon de s’opposer à vous et même de vous provoquer.
Si vous pouvez intervenir avant et que vous n’avez pas réussi à l’en dissuader, conseillez-la dans le choix d’un professionnel sérieux qui respectera des règles d’hygiène stricte. Et dites-vous que ce n’est pas éternel, après, il y aura autre chose…
Il fume et ce n’est pas du tabac
Catastrophe, votre grand fils a fumé son premier joint. Aussitôt vous imaginez la descente aux enfers, crack, héroïne etc.… On se calme : fumer une ou deux fois, ce n’est pas la fin du monde. Par cet acte répréhensible, votre enfant essaie de se libérer de votre emprise ou de faire comme ses copains.
Si vous pouvez en parler, soulignez les méfaits des drogues douces, toujours interdites par la loi : perte de mémoire, dépendance, altération de la santé. Seuil d’alerte : quand il y a repli sur soi, problèmes de sommeil, absences répétées au lycée. Il faut alors l’emmener voir un thérapeute pour déceler les raisons de son mal de vivre.
Elle se gave de friandises
Soda et chips, fast-food et pizzas, votre fille se bourre de cochonneries, dévalise le frigo et grignote toute la journée. Au début elle était plutôt joliment potelée, maintenant elle s’habille en XXL et cache ses formes généreuses sous des vêtements noirs informes. Supprimer les barres chocolatées et les biscuits n’est pas la solution au problème.
Ne laissez pas les kilos s’installer et surtout amorcez un dialogue pour connaître le pourquoi de ce besoin de se remplir. Si le chocolat console d’un chagrin, se goinfrer témoigne d’un malaise réel.
Avec douceur, amenez votre fille à se confier. Parlez ensemble de ce qui la préoccupe et investissez-vous avec elle dans un programme minceur établi par un bon nutritionniste ou une thérapeute en médecine chinoise spécialisée en diététique. Suivez-là le long de ce petit chemin de croix et saluez chaque progrès d’un cadeau qui la réconcilie avec elle-même.
Elle ne mange plus rien
14 ans, le teint pâle, les yeux cernés et une maigreur squelettique. Où est passée votre petite fille toute en fossettes ? A table elle chipote, le matin, elle saute le petit déjeuner, le soir elle s’enferme dans sa chambre pour étudier. A la une de ses magazines préférés, des mannequins décharnés. En s’affamant, elle cherche à leur ressembler. Le problème est sérieux car l’anorexie est une maladie mortelle dont souffrent 1% de nos adolescents, d’autant plus difficile à déceler que certains mangent normalement et se font vomir ensuite. N’hésitez pas à traîner votre enfant chez un thérapeute et à tout faire pour la ramener à la normalité : l’anorexique est souvent dépressive, un changement de décor peut être bénéfique.
Dingue de fringues
Elle craque pour des baskets et des mini-pulls hors de prix, il ne jure que par les bonnets de rappeur. Entre pantalon baggy et casquette à l’envers, rimmel pailleté et boots léopard, l’influence des médias et des copains est permanente. Pour l’adolescent, le vêtement est le signe d’une appartenance à un groupe. Marque, coupe et couleur sont donc déterminantes. Certaines exhibent leur nombril, d’autres cachent un corps qui les embarrasse.
Tant qu’ils ne font pas voler en éclats le budget familial, il n’y a pas péril en la demeure. Si besoin est, pour comprendre, regardez vos photos quand vous étiez au lycée !
A lire :
« Ados, amour et sexualité », version fille ou version garçon, du docteur Sylvain Mimoun, ed. Albin Michel
-« Réponses à 100 questions sur l’adolescence » du professeur Philippe Jeammet, ed. Solar.
-« Arrête de me parler sur ce ton », du docteur Patrice Huerre et Laurence Delpierre, ed. Albin Michel
-« Votre ado », du professeur Marcel Rufo et Christine Schilte, ed. Hachette.