Cette fête remonte à l’Antiquité et à l’époque était surtout fêtée par les paysans. A l’origine, la fête du nouvel an asiatique était la fête du solstice d’hiver qui marquait la fin de l’hiver et l’arrivée prochaine des beaux jours.
C’est sous la dynastie des Zhou (1122 av. JC-256 ap JC) que le solstice d’hiver commença à marquer le début de la nouvelle année lunaire : l’empereur ce jour-là devait accomplir des rites en l’honneur du ciel.
Petit à petit, cette coutume se popularisa pour devenir le jour de la vénération du ciel et des ancêtres. Elle débute le onzième jour du onzième mois du calendrier lunaire pour s’achever le dernier jour du douzième mois lunaire.
Sous la dynastie des Han, le solstice d’hiver était considérée comme la fête d’hiver et une cérémonie de célébration officielle était organisée chaque année. Ce jour-là, les fonctionnaires bénéficiaient d’un jour de congé, l’armée restait sur place, les boutiques restaient fermées et les amis se rendaient visite, en offrant mutuellement un cadeau.
La vie économique du pays reprend le 7e jour du Nouvel An, mais l’ambiance festive continue jusqu’à la Fête des Lanternes, au 15e jour du premier mois de l’année.
Sous les dynastie des Tang et des Song, les gens du peuple offraient ce jour-là un sacrifice aux ancêtres et présentaient leurs meilleurs vœux à leurs parents.
Le génie du foyer
Une semaine avant le Nouvel An chinois, chaque famille procède à la cérémonie d’adieu au Génie du Foyer. Celui-ci doit en effet faire un long voyage jusqu’au Ciel pour présenter son rapport annuel à l’Empereur de Jade (divinité céleste) sur les bonnes et les mauvaises actions de la famille au cours de l’année écoulée.
Afin d’obtenir les faveurs du Génie, on dispose de nombreux cadeaux devant son image placardée dans la cuisine. Les Chinois ont l’habitude de lui offrir des sucreries, de préférence des produits bien pâteux, qui collent aux dents, afin de l’empêcher d’ouvrir la bouche et dire du mal d’eux devant l’Empereur de Jade.
Le dernier jour de l’année
Veille du Nouvel An lunaire ou « Chuxi », le dernier jour de l’an, est l’une des plus importantes fêtes traditionnelles chinoises.
La légende raconte qu’il y a bien longtemps existait un monstre vicieux nommé Nian, qui signifie « année« . Chaque dernière nuit du mois lunaire, ce monstre sortait de la mer, tuait les habitants et faisait des ravages dans leurs champs et jardins.
Seules deux familles en sortirent indemnes. La première était un couple de jeunes mariés, dont les habits de fête étaient rouges comme le feu, ce qui fit peur au monstre, qui n’osa pas aller vers eux. L’autre famille s’en sortit grâce aux enfants qui jouaient avec des pétards dont le bruit effraya le monstre.
Depuis, les gens portent des habits rouges, font exploser des pétards, et mettent en place des décorations rouges afin de garder le monstre Nian la plus loin possible.
Les rites
Pendant le solstice d’hiver, on a coutume de manger des « huntun » (soupe de petits raviolis) dans certaines régions du nord de la Chine. Ces repas permettent aux gens de ne pas craindre le froid.
Dans le sud, on mange des haricots rouges cuits afin de chasser les épidémies et les démons ou des « tangyuan » (boulettes de riz glutineux fourrées).
Dans la province de Taiwan, la tradition d’offrir des gâteaux neuf-feuilles aux ancêtres le jour de solstice d’hiver, s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui. Les offrandes sont aussi des gâteaux de farine de riz glutineux en forme de coq, de canard, de tortue, de cochon, de bœuf ou de mouton, cuits à la vapeur. Ce jour-là, les gens d’un même clan se rassemblent dans le temple des ancêtres du clan pour se prosterner, dans l’ordre des générations, devant les tablettes des ancêtres. Après la fin des rites, ils festoient ensemble.
Certains rites et coutumes sont adoptés par tous les Chinois, qu’ils résident au Nord ou au Sud, dans le pays ou à l’étranger. Tout d’abord, pas de Nouvel An sans pétards : ceux-ci pétaradent sans discontinuer pendant toute la journée, puis de façon plus espacée durant une semaine entière.
Les Chinois aiment coller un peu partout dans la maison des messages de bon augure écrits sur du papier rouge. Deux sentences parallèles rédigées en parfaite calligraphie ornent les 2 côtés de la porte d’entrée. La jarre de riz est souvent surmontée d’une pancarte portant les mots « toujours pleine« . On rend hommage aux ancêtres décédés et fête l’arrivée du nouveau Génie du Foyer en plaçant son image dans la cuisine.
Le réveillon
Le repas du réveillon du nouvel an comporte un grand nombre de plats, et certains plats à signification symbolique figurent obligatoirement au menu: le plat appelé « légumes de la longue année » représente l’intelligence. Celui qui est baptisé du nom de « poulet entier » est censé assurer la santé à tous les membres de la famille, etc. Les boulettes de poisson, les boulettes de crevettes et les boulettes de viande, qui représentaient les 3 sommets du concours administratif dans la Chine ancienne, représentent aujourd’hui le succès dans les études. Le réveillon du Nouvel An est un dîner absolument à part dans l’année.
L’argent de la chance
Le réveillon se termine toujours par la distribution de « l’argent de la chance« . Les adultes, en particulier les parents et grands-parents, remettent aux enfants des enveloppes rouges contenant de l’ argent qui doit leur apporter de la chance durant toute la nouvelle année. Autrefois l’ argent du Nouvel An se présentait sous la forme de cent pièces de cuivre liées ensemble, symbolisant l’espoir de vivre jusqu’à cent ans.
La danse du dragon
En Chine, la danse du dragon est une tradition lors des festivités du nouvel an chinois. Le dragon représente à la fois un symbole de force, de courage et de sagesse. Il est paré d’une grande variété de couleurs chatoyantes. Il comprend en général de 9 à 12 sections, chacune pouvant atteindre de un à trois mètres de longueur et, pour faire plus d’effet, les paupières, la bouche et les oreilles du dragon sont mobiles.
Il ne danse pas seul. Il est accompagné du bruit des percussions et des pétards. Le moment culminant de la danse, c’est quand il dévore un chou vert dont il recrache les feuilles pour garder le paquet rouge caché dedans, action accompagnée d’un crescendo des percussions pour lui donner toute son intensité dramatique.
(Sources : asiaflash.com / lechinois.com )