Le botox n’aurait pas pour seul effet de débarrasser des rides disgracieuses, il freinerait également la perception des émotions.
Le botox, de son vrai nom toxine botulique, est une toxine sécrétée par la bactérie Clostridium botulinum. Elle est responsable du botulisme, une intoxication rare mais grave qui provoque la paralysie des muscles, notamment des muscles respiratoires, et qui peut donc conduire au décès. Cette molécule paralysante est le plus puissant poison connu à ce jour : la dose létale de toxine botulique pour les rats est de 1 ng/kg, contre 1 mg/kg pour la strychnine par exemple.
Le botox a cependant des effets thérapeutiques prouvés contre la migraine, les clignements d’œil incontrôlables, le strabisme, la fasciculation (contraction involontaire de faisceaux musculaires contenus dans un gros muscle), et surtout l’atténuation des rides.
Lors de ce type de traitement, une dose infime de botox est injectée dans la peau afin de paralyser de façon très ciblée certains muscles faciaux…
Or, les chercheurs se sont aperçus qu’ »en paralysant les muscles servant à froncer les sourcils, qui sont en général activés lorsque nous sommes en colère, le botox court-circuite l’émotion en elle-même« , d’après des propos recueillis dans l’hebdomadaire américain, Newsweek.
Il avait déjà été prouvé que le fait de sourire rendait plus joyeux et que, à l’inverse, froncer les sourcils rendait plus triste. En principe, le cerveau envoie des signaux dans le but de faire froncer les sourcils puis, lorsque l’action a été suivie, ce sont les muscles qui envoient un signal au cerveau. De ce fait, l’émotion est bien plus ressentie.
Suite à une injection de botox, la deuxième phase n’a pas lieu : le cerveau ne reçoit donc pas de signes de mécontentement ou d’une autre émotion négative.
Même si, au premier abord, cette découverte pourrait paraître positive, les effets à long terme pourraient être néfastes dans le processus de communication des personnes traitées au botox.
De plus, des scientifiques de l’Université du Wisconsin, après avoir injecté du botox dans certains muscles du front à quelques jeunes femmes, se sont livrés à une expérience. Ils leur ont fait lire des textes censés provoquer des émotions négatives et ont constaté :
-que les personnes mettaient plus de temps pour comprendre le sens des phrases.
-qu’elles comprenaient entre 5 et 10% de phrases en moins.
Des expériences d’imagerie cérébrale avaient déjà montré que l’injection de botox réduit l’activité de certaines zones du cerveau jouant un rôle dans la perception des émotions (amygdale et cortex orbitofrontal).
Selon les muscles du visage injectés, la compréhension est différemment altérée.
Si c’est le muscle du front, les émotions négatives seront peu perçues.
Si ce sont les muscles autour de la bouche, les émotions positives seront affaiblies.
Cela confirme une hypothèse en psychologie appelée « l‘hypothèse du feedback facial » selon laquelle l’expression et la perception des émotions sont imbriquées. Le cerveau envoie des signaux produisant le froncement de sourcils et l’action musculaire émet un feedback vers le cerveau en retour. Même la compréhension verbale des émotions est affectée lorsque ces mécanismes corporels périphériques sont affectés.
(Sources : www.psychomedia.qc.ca/pn – www.maxisciences.com – )