Le dictionnaire définit la sensation comme le « reflet dans la conscience d’une réalité extérieure, reflet dû à l’activation des organes des sens ». Mais le même mot désigne également un état psychologique découlant d’impressions.
Ainsi, cela indique, d’une part, les impressions particulières produites sur l’esprit par les objets physiques et leurs diverses propriétés, résistance, chaleur, froid, lumière, odeur, saveur, bruit, etc. et, d’autre part, les phénomènes affectifs du plaisir et de la souffrance.
Les premières sont des sensations perceptives, les deuxièmes sont d’ordre affectif et il arrive que les deux se mélangent.
La réalité des sensations, en tant qu’impressions produites sur nous par les objets extérieurs, ne peut être mise en doute. Odeur, son, saveur, induisent des modifications internes, perçues par la conscience avec certitude.
Leur caractère subjectif est tout aussi incontestable. La sensation est un acte de l’intelligence mais c’est un acte incomplet et insuffisant pour nous procurer directement la notion de l’extérieur.
L’ouïe, l’odorat, le goût, ne procurent que des sensations; la vue et le toucher donnent à la fois des sensations et des perceptions.
Quoique faciles à distinguer en théorie, les sensations et les perceptions sont pour la plupart étroitement unies et pour ainsi dire imbriquées les unes dans les autres.
Il est primordial de ne pas assimiler la perception à la sensation car la sensation est purement subjective et relative.
Mais, quelle que soit la signification que l’on donne à la sensation, elle n’a lieu que parce qu’une excitation quelconque éveille en nous le pouvoir de sentir, que ne possèdent ni les plantes ni les minéraux. Or, ce pouvoir est évidemment une forme de l’activité.
De là découle toute une grammaire comportementale que certains, notamment ceux qui pratiquent la psychologie du marketing, ont appris à déchiffrer.
Nombre de nos goûts et de nos préférences reposent sur des associations qu’il est possible d’orienter de l’extérieur. Ainsi en est-il des association inconscientes entre certaines sensations et actions.
Une expérience a été réalisée sur des individus placé dans une salle d’attente où régnait un parfum de citron. Placés dans une autre pièce ensuite, on leur a demandé de manger des biscuits : ils n’ont pas laissé de miettes autour d’eux, car l’odeur de citron le avait amenés inconsciemment au stéréotype de la propreté.
(A lire: « Nos préférences sous influences », de Olivier Corneille, Editions Margada)