Contrebassistes, violoncellistes, batteurs, saxophonistes, guitaristes,… professionnels ou amateurs, tous se pressent aux portes de la Clinique du Musicien. Lieu unique en France, ce cabinet de kinésithérapeutes est une vraie réponse pour nombre de mélomanes en situation de crise.

Les kinésithérapeutes de la « Clinique du Musicien et de la performance musicale », à Paris, l’ont bien compris : tous sont des mélomanes avertis, avec chacun un instrument de prédilection. C’est d’ailleurs souvent en fonction de leur spécialité qu’ils se partagent les patients : pour Marc Papillon, ce sont les instruments à vent et à cordes, pour Florian Chrétien, les instruments extrêmes comme la guitare électrique ou la batterie, …

Tout comme le sportif de haut niveau, le musicien passe au moins 8 à 10 heures par jour à s’entraîner. Qu’il joue du violon, du piano, de la harpe ou de la trompette, il répète les mêmes gestes à longueur de journée. Du coup, certains muscles ou parties du corps sont plus sollicités que d’autres et cela peut entraîner des dysfonctionnements et des douleurs.

La ressemblance avec le sportif de haut niveau s’arrête là car le musicien ne prend en général pas soin de son corps. « Il n’en a souvent même pas conscience. Il mange mal, il se tient mal… »

« On dit souvent, précise le Docteur  André-François Arcier, que l’artiste est un athlète affectif. Il va donc avoir à la fois des pathologies corporelles et des pathologies des affects : il va subir du stress, résister au succès, à l’échec, au trac… Nous avons donc deux grands pôles : l’un qui s’intéresse aux troubles musculo-squelettiques, et l’autre pour la psychologie de la performance. »

A la Clinique du Musicien, fondée en 2003, des exercices de positionnement et de respiration permettent de rééquilibrer les muscles et de retrouver la souplesse des gestes.

Pour les cas les plus sévères, les patients sont orientés vers des spécialistes (ORL, rhumathologue, chirurgien-orthopédiste…) dont la plupart ont suivi une formation aux techniques de la Clinique.

« Enfin, en amont, nous essayons de monter des stratégies de prévention. Les artistes doivent donc apprendre les grands principes préventifs pour travailler avec le geste le plus économique et le meilleur possible. »

(Sources : Look at Sciences / www.arts-medicine.com)