se bercer dans une bulle de relaxationUne étude vient de révéler qu’il n’y a pas le bercement ne profite pas qu’aux bébés. Un léger va-et-vient du lit accélère l’endormissement et favorise un sommeil profond et réparateur chez l’adulte. Ce qui, par ailleurs, permettrait de renforcer la mémoire.

C’est en Suisse que les scientifiques ont découvert qu’un bercement doux synchronise les ondes cérébrales, et bonifie la qualité du sommeil. Cette découverte permettrait de développer des thérapies contre des troubles du sommeil.

Et puis, récemment, on a constaté que le bercement sollicitait les sens spatiaux. On parle alors de notre capacité à comprendre la forme, la taille, la position, la direction ou le mouvement. Ces éléments nous permettent de décrire et de classer le monde physique dans lequel nous vivons…

Pourquoi le sommeil est-il indispensable à la mémoire ?

Pendant l’éveil, nous sommes confrontés à un flot constant d’informations multisensorielles externes et internes. Le sommeil fournit une fenêtre temporelle où les informations peuvent être traitées « au calme ». C’est-à-dire en l’absence d’informations venues de l’extérieur.

La formation des souvenirs est un processus complexe par lequel le cerveau doit trier et renforcer de façon sélective les informations importantes, puis les intégrer aux souvenirs existants sans les effacer.

Sommeil et ondes cérébrales

Une première étude s’est intéressée à l’impact du bercement sur la mémoire, le sommeil et les ondes cérébrales qui y sont liées. Les fréquences des ondes qui caractérisent le sommeil sont plus basses que celles qui accompagnent les moments d’éveil. Les rêves se déclenchent généralement lorsque la fréquence des ondes cérébrales est entre 3 et 8 hertz.

Pour examiner en quoi le bercement agit sur ceux qui dorment bien, les neuroscientifiques ont demandé à une vingtaine de volontaires de passer trois nuits au laboratoire sur un lit spécialement conçu. Une couchette suspendue à un cadre était mue par un moteur silencieux au rythme d’une oscillation toutes les quatre secondes (0,25 hertz). Et ce pour une course horizontale d’une dizaine de centimètres.

La première nuit n’avait pour seul objectif que d’habituer les cobayes à leur étrange matelas. La deuxième s’est déroulée moteur éteint. On a rallumé la troisième nuit afin d’étudier les différences. Les participants étaient affublés d’un polysomnographe, un ensemble d’instruments mesurant divers paramètres nocturnes: par exemple les contractions musculaires ou l’activité électrique du cerveau via un électroencéphalogramme (EEG).

Le bercement favorise le sommeil profond

Ainsi bercés, les dormeurs volontaires ont trouvé le sommeil plus rapidement, mais n’ont pas dormi plus longtemps. Les relevés des EEG ont révélé la présence en plus grande quantité d’ondes cérébrales lentes, propres au sommeil profond.

Autre observation, les ondulations en provenance du cortex et du thalamus se sont temporellement synchronisées avec la fréquence des oscillations du lit dans un effet dit d’entraînement.

Rappelons que le thalamus reçoit les informations sensitives et sensorielles provenant des autres centres nerveux et les analyse avant de les transmettre au cortex cérébral. Il a aussi un rôle de régulation de la conscience, de la vigilance et du sommeil. Le cortex cérébral (ou matière grise) est impliqué dans de nombreuses fonctions cognitives, telles que la perception sensorielle, la motricité, la mémoire, le langage, la prise de décision et le raisonnement.

Un mécanisme encore mystérieux

Ces travaux restent loin de résoudre l’énigme du berceau. « On ne sait pas ce qui se passe entre l’oreille interne et le cortex, admettent les scientifiques…. Peut-être pourrons-nous l’examiner chez la souris, en utilisant par exemple les méthodes actuelles qui permettent d’activer ou d’inhiber spécifiquement certaines régions cérébrales. »

Le système vestibulaire, situé dans l’oreille interne, est responsable de l’équilibre et de la posture. Les troubles de l’oreille interne peuvent augmenter le stress ou l’anxiété et nuire à la qualité du sommeil. Le bercement active les structures sensorielles de l’oreille interne qui, eux, détectent les mouvements de la tête. Le rythme doux et apaisant du bercement fait baisser le niveau de stress et favorise la libération de la sérotonine (hormone de la bonne humeur). Les sensations de détente et de sécurité améliorent la qualité du sommeil.

se bercer relax dans un hamac

Peut-on se faire bercer pour mieux dormir ?

Difficile pour un adulte…sauf dans certains spas ou centres de bien-être qui proposent des séances de relaxation incluant du bercement. Il existe aussi des thérapies basées sur le bercement. Mais on peut investir dans un hamac ou dans un rocking-chair pour se bercer tout seul.

(Sources : www.letemps.chwww.medecinesciences.orgwww.lecerveaudelenfant.com)

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