15% de la population mondiale souffre de maux de tête, 20% des Français souffrent de migraines. Selon l’OMS, il s’agit de la septième maladie la plus incapacitante au monde. En France, les arrêts maladie dus à cette pathologie creusent un peu plus le trou de la sécu. Et c’est l’Assurance Maladie qui définit cette maladie comme « bégnine mais qui altère la qualité de vie des personnes atteintes, avec un retentissement sur leurs relations affectives et leurs activités professionnelles. »
Comment en sortir ? Que faire ? Essayons de comprendre ce qui précède la crise de migraine. Essayons de mieux nous comprendre afin d’agir.
Pouvons-nous changer notre comportement ?
Notre objectif ici n’est pas de retracer le déroulement des crises ni d’évoquer les panoplies médicamenteuses mises en place depuis des années. Ni du reste de parler de la spectaculaire avancée des anticorps monoclonaux anti-CGRP, dernier traitement connu pris en charge uniquement à l’hôpital.
Le but est de découvrir si, en dehors des facteurs héréditaires ou hormonaux, il existe des causes sur lesquelles nous pourrions avoir une action ? Et par là même ralentir la fréquence et l’intensité de nos maux de tête ?
Outre la prédisposition génétique, les migraineux savent bien que, parfois, l’apparition de la crise est prévisible et vient à la suite d’un comportement ou d’un évènement particulier. Entre autres, citons rapidement les efforts physiques intenses, les efforts physiques par forte chaleur, les coups de stress ou, pour certains, les contrariétés, les émotions violentes…
Le manque de sommeil
Les insomniaques ou les mauvais dormeurs ne sont pas gâtés. On ne connait pas encore les mécanismes exacts qui relient sommeil et migraines. Plusieurs théories ont été proposées. L’une d’elles suggère que la vasodilatation qui survient pendant les phases de sommeil profond peut provoquer des migraines. Durant le sommeil profond, la respiration ralentit et entraine une rétention de gaz carbonique. Or le CO2 est un vasodilatateur puissant des artères cérébrales.
De plus, le sommeil est géré par plusieurs zones du tronc cérébral situées non loin des noyaux responsables des crises migraineuses. Les crises de migraine sont dues à une hyperexcitabilité électrique des neurones, liée à une prédisposition génétique. Mais pas seulement : en effet cette hyperexcitabilité est modulée par le système hormonal, le stress et l’alimentation. Trois domaines dans lesquels nous pouvons apporter des changements.
Le surdosage médicamenteux
Les neurologues traquent le migraineux « historique », celui qui sait tout sur la migraine, qui vit avec depuis des années et qui la soigne tout seul. Car c’est lui qui cultive son jardin et sème les mauvaises graines. Une utilisation excessive de médicaments contre la migraine peut avoir un effet dans la persistance de la migraine. C’est le plus grand facteur de risque dans le développement de la migraine chronique.
Une étude publiée dans la revue scientifique « The Lancet Neurology » classe le surdosage médicamenteux ainsi :
-Triptans, ergotamines, analgésiques combinés ou opioïdes au moins 10 jours par mois, pendant au moins 3 mois.
-Analgésiques simples au moins 15 jours par mois pendant au moins 3 mois.
-Barbituriques 5 jours par mois.
Il est important de noter que les Benzodiazépines (Temesta, Valium, Xanax…) peuvent provoquer des maux de tête. Ainsi que les Antihistaminiques….
L’alimentation en cause
Cela fait des années que l’alimentation a fait l’objet de travaux de recherche pour comprendre si certains aliments déclenchent les crises de migraine. Les études scientifiques sont formelles : les facteurs alimentaires peuvent provoquer jusqu’à 60% des épisodes de migraine. Mais le problème estp lus complexe. En effet, certaines personnes ont bien repéré des aliments spécifiques, déclencheurs de crise, et ont décidé de le retirer de leur alimentation. Mais chez d’autres, l’envie de consommer certains aliments serait susceptible de représenter des manifestations cérébrales précoces de la phase prémonitoire de la crise migraineuse. En clair, le début d’une crise de migraine, avant même l’apparition de la douleur, s’accompagnerait d’une modification du comportement alimentaire et verrait surgir une envie particulière.
Peut-on adopter une alimentation anti-inflammatoire ?
Des travaux récents ont essayé de démontrer les bénéfices des régimes anti-inflammatoires. Il semblerait important de privilégier des aliments « anti-inflammatoires », potentiellement efficaces contre la migraine. Par exemple le gingembre, la cannelle ou les myrtilles. Ou les agrumes, les légumes verts à feuilles et les crucifères. Ainsi que les légumineuses telles que les lentilles, les pois chiches et les haricots sont riches en protéines végétales, en fibres et en nutriments.
Mais ces études manquent cruellement de preuves démontrant que ces aliments, assurément bénéfiques, seraient capables de réduire la fréquence, la durée ou la sévérité des crises.
Les aliments nocifs pour les migraineux les plus répertoriés
On retiendra une étude réalisée en 2018. Elle identifie les aliments suivants comme étant les plus susceptibles de déclencher les migraines. Il s’agit d’abord de la caféine, ce qui est étonnant. En effet, la caféine est un traitement reconnu des crises de migraine. Toutefois la prise régulière de caféine peut rendre le cerveau dépendant, d’où l’apparition de crises quand on cesse d’en prendre.
Ensuite viennent les produits laitiers, le gluten, le chocolat, l’alcool, les nitrites (additifs alimentaires), et le glutamate monosodique (additif alimentaire). On peut aussi noter la tyramine. Cet acide aminé se trouve dans les fromages vieillis (camembert, brie, parmesan…), dans les viandes fumées, les légumes fermentés et les fruits secs (raisins, abricots, figues).
Et le jeûne ?
Le jeûne peut entrainer des migraines chez certaines personnes. Le jeûne est souvent suivi d’une baisse de la glycémie, d’une déshydratation et d’une diminution de la tension artérielle. Ce sont tous des facteurs connus pour déclencher des migraines. Mais tout le monde n’est pas à la même enseigne et certains constatent au contraire une amélioration de leurs symptômes de migraine pendant un jeûne.
(Sources : https://www.migraine.fr–https://www.lanutrition-sante.ch– https://www.lanutrition.fr– https://www.lavoixdesmigraineux.fr–https://presse.inserm.fr-)