Savez-vous combien de fois nous clignons des yeux dans une journée ? En moyenne entre 15 et 20 fois par minute, soit environ 28.000 fois par jour. Certains d’entre nous pulvérisent ces chiffres et clignent bien trop souvent des paupières. Ces mouvements involontaires et excessifs signalent une pathologie appelée blépharospasme. De quoi s’agit-il et que peut-on faire ?

Pourquoi cligne-t-on des yeux ?

Le clignement des yeux est une réaction involontaire qui a pour but de les hydrater et de les protéger. La lubrification et la protection des yeux assurent une vision claire et sans douleur. Les larmes produites par les glandes lacrymales sont réparties uniformément sur la surface de l’œil par le mouvement des paupières supérieures et inférieures. De ce fait on évite d’avoir les yeux secs ou irrités. Cligner des yeux permet aussi de se protéger des particules et des rayons ultraviolets.
Une étude japonaise a également démontré que cligner des yeux permet à notre cerveau de faire une pause pendant un très court instant, ce qui recentre notre attention.

Tout le monde cligne des yeux ?

Et oui, même les bébés. C’est une réaction naturelle qui aide à protéger les yeux de la poussière et de la lumière vive. Ce mouvement involontaire qui a lieu dix fois par minute chez les adultes est plus fréquent chez les bébés : environ douze à quinze fois par minute.

Les personnes âgées peuvent avoir un taux de clignement des yeux plus faible que les jeunes, car les muscles du visage, en particulier les muscles oculaires peuvent s’affaiblir avec l’âge. La fatigue et de la déshydratation sont aussi en cause.

Quant aux animaux, la plupart clignent des yeux. C’est un mécanisme naturel qui protège les globes oculaires des poussières, des parasites, ou des rayons UV. Cependant, certains animaux, comme les poissons, ne le font pas. Et les serpents ne peuvent pas cligner des yeux, car ils n’ont pas de paupières.

Est-il inquiétant de ne pas cligner des yeux ?

Non, pas forcément. Ne pas cligner des yeux peut être juste un signe de fatigue ou de stress. Ou bien être provoqué par l’utilisation prolongée d’un écran d’ordinateur. Ne pas cligner des yeux peut souvent entraîner une sécheresse oculaire accompagnée d’une irritation. Ou bien des yeux larmoyants, une vision floue et des maux de tête.

Cependant, cela peut aussi être un signe d’une maladie plus sérieuse, comme une dystonie oculaire (mouvements involontaires), une paralysie des muscles oculaires ou une sclérose en plaques.

Quand le clignement des yeux est-il signe d’un dérèglement ?

Cligner des yeux trop souvent peut être simplement le signe d’une fatigue ou d’un picotement. Il y a un problème si l’on observe des mouvements des paupières excessifs et saccadés, plus fréquents et différents du clignement habituel.
Dans ce cas on peut penser à des pathologies telles que l’épilepsie ou les tumeurs cérébrales, à des troubles psychiatriques ou neurologiques. D’autres signes peuvent indiquer un dérèglement, comme des paupières qui ne se ferment pas complètement ou des mouvements oculaires involontaires et rapides.

Qu’appelle-t-on un blépharospasme ?

Il s’agit d’un trouble caractérisé par des fermetures ou des clignements répétés et involontaires des paupières. Il existe plusieurs types de blépharospasme. Le plus fréquent est le blépharospasme essentiel qui atteint les deux yeux. Cette pathologie peut aussi s’inscrire dans un contexte de dystonie généralisée : plusieurs parties du corps sont sujettes à des contractions musculaire involontaires.
Ce problème peut être causé par des facteurs physiques ou psychologiques. Il est parfois associé à des troubles oculaires tels que l’inflammation des yeux, l’irritation oculaire ou des maladies plus graves. Il peut devenir réellement handicapant et perturber toutes les activités quotidiennes.

Comment soigne-t-on un blépharospasme ?

Le traitement du blépharospasme peut comprendre des injections de botox, un traitement par laser, un traitement chirurgical, une stimulation magnétique transcrânienne, une thérapie médicamenteuse et une thérapie comportementale.
–Les injections de Botox sont également utilisées pour réduire la contracture des muscles autour des yeux et peuvent aider à réduire la fréquence des spasmes.
–La thérapie médicamenteuse est généralement utilisée pour réduire une activité nerveuse excessive à l’origine des contractions musculaires.
–La thérapie comportementale implique l’utilisation d’une combinaison d’exercices pour calmer les symptômes du blépharospasme. Cela peut comprendre des exercices de relaxation, de respiration, des exercices oculaires et des exercices de prise de conscience.

L’homéopathie traite-t-elle les blépharospasmes

Plusieurs traitements homéopathiques peuvent être utilisés pour traiter les symptômes associés aux blépharospasmes, tels que les spasmes des cils, les clignements des yeux et les contractions involontaires des muscles oculaires.
On se sert souvent, avec un bon résultat, des remèdes homéopathiques suivants: Argentum nitricum en 5ch, Gelsemium de 2 à 5ch, Spigelia 5ch et Stramonium 9ch. A prendre trois fois par jour en dehors des repas.
Attention : le temps d’attente pour que l’homéopathie agisse sur un blépharospasme varie selon les personnes et le traitement choisi. En général, il faut compter entre 3 et 6 mois pour obtenir des résultats significatifs.

Ce que dit la Médecine Traditionnelle Chinoise

En MTC les spasmes des paupières sont associés à des troubles du cœur et du foie. Les symptômes comprennent des palpitations cardiaques, des étourdissements, des sautes d’humeur et une mauvaise digestion. On pense que le foie peut être à l’origine des spasmes des paupières, car il est responsable de l’homéostasie et de la production des hormones. Cependant, le cœur est également associé aux spasmes des paupières : en effet il s’occupe la circulation sanguine et gère notre émotionnel.

L’auriculothérapie peut-elle soulager les blépharospasmes ?

L’objectif de cette thérapie est de rétablir l’équilibre des flux d’énergie de l’organisme et de soulager les symptômes. L’auriculothérapie peut être bénéfique pour les personnes atteintes de blépharospasme, car elle peut réduire les spasmes des muscles oculaires. Elle apaise aussi la douleur.
En stimulant des points spécifiques de l’oreille, le thérapeute dynamise le système nerveux et rétablit l’équilibre énergétique. Ces points se trouvent sur le lobe et à l’arrière du pavillon.

Et les plantes ?

La camomille, la sauge, la menthe poivrée, le millepertuis, ou la mélisse ont des propriétés anti-inflammatoires et antispasmodiques.
L’application d’huile essentielle de camomille romaine détend les muscles du visage et diminue les spasmes. Il faut diluer 2 gouttes d’huile essentielle dans 2 cuillères à soupe d’huile végétale (huile de jojoba ou d’amande douce). Appliquer le mélange sur le contour des yeux et masser doucement. Puis laisser reposer 10 minutes environ, enfin rincer à l’eau tiède et sécher doucement. Traitement à faire deux fois par jour, matin et soir.
D’autres plantes peuvent également être efficaces : ce sont l’ortie, la consoude, l’achillée millefeuille et la prêle des champs. On peut les prendre en gélules.