Les personnes sujettes aux migraines en parlent. Quand la douleur est forte, elles ne supportent pas la lumière, ni les odeurs. Ces dernières peuvent provoquer des nausées, parfois même des vomissements.
Quelles sont les odeurs qui provoqueraient des douleurs ?
La fumée de cigarette, l’odeur de friture, l’oignon, les produits de nettoyage et le parfum viennent en tête de liste.
Ce sont des chercheurs de l’université de Liverpool, au Royaume-Uni, qui ont identifié ces différents facteurs. En Italie, une étude scientifique tend à démontrer que l’osmophobie, ou aversion pour certaines odeurs, survient chez les migraineux et chez ceux qui souffrent de céphalées de tension chroniques.
Cette hypersensibilité à certaines odeurs prolongerait la durée et l’intensité de la douleur, et pourrait même favoriser un syndrome dépressif.
Pourquoi est-on si sensible aux odeurs ?
Selon les chercheurs, les zones du cerveau stimulées par les odeurs sont proches de celles des émotions.
« Selon les cas, précisent-ils, l’odeur peut stimuler un nerf crânien, le nerf trijumeau, conduisant ainsi à une inflammation et à la douleur de la migraine. »
De plus l’odeur pourrait également rétrécir les vaisseaux sanguins, entrainant l’apparition d’une migraine.
Et la polysensibilité chimique ?
Elle affecte plus de femmes que d’hommes et on estime que jusqu’à 5% de la population en souffre.
Différents symptômes se retrouvent dans la polysensibilité aux substances chimiques (PSC) : maux de tête, difficulté à respirer, fatigue, troubles gastro-intestinaux, irritations des yeux, du nez et de la gorge. Mais aussi, agitation, irritabilité, troubles de la concentration, tendances dépressives.
Les composants des parfums peuvent avoir des effets toxicologiques sur notre corps. Les effluves que nous percevons sont composés de molécules captées par nos cellules olfactives. Celles-ci, tapies au fond de la cavité nasale, déclenchent un influx nerveux jusqu’à notre cerveau.
Que sait-on des parfums ?
Près de 300 ingrédients composent une fragrance. Il s’agit de phtalates (qui fixent le parfum), muscs et autres, susceptibles de déclencher des allergies, des migraines, ou de l’asthme… D’après les résultats d’études menées en laboratoires, certains sont même soupçonnés d’agresser le système immunitaire et d’être neurotoxiques. Et même les produits dits « non parfumés » ou « sans parfum » peuvent contenir des fragrances pour masquer l’odeur d’autres ingrédients.
Certains parfums, savons, désodorisants et crèmes à raser contiennent du limonène, produit cancérogène pour la peau. Quand on désodorise son intérieur, ou sa voiture, on répand une arôme dans l’espace. L’air se retrouve ainsi chargé de polluants : des particules en suspension et des COV potentiellement toxiques. Que nous respirons.
Dans les aéroports, il arrive que la zone des Duty-free, avec les parfumeries, soit saturée d’odeurs étouffantes pour certains d’entre nous. Les aéroports sont de plus en plus conscients du problème : Helsinki, Vancouver et Copenhague proposent dorénavant des itinéraires sans parfum pour les passagers sensibles.
Un jour, peut-être, tous les espaces publics seront sans odeur…
(Sources : https://www.pourquoidocteur.fr/ https://www.poumon.ca)