Quand on parle d’eux, les PN dans le langage des initiés, on s’imagine qu’il ou elle sévit toujours en couple, dominant, manipulant, mystifiant sa proie à plaisir. C’est une erreur, les PN sont parmi nous, il peut s’agir de votre belle-sœur, d’un cousin, d’un ami d’ami, de votre employeur…alors, comment les détecter pour éviter de tomber dans leurs filets ?
Comment faire la différence entre un simple manipulateur et un pervers narcissique
Le manipulateur agit pour atteindre un objectif. Le PN n’a qu’un but, détruire l’autre et en tirer une jouissance particulière. Le manipulateur séduit, complimente, est d’un tempérament conciliant, facile à vivre. Mais tout se ramène à lui, collaborer ne fait pas partie de son vocabulaire, il veut passer la ligne d’arrivée tout seul, et sous les applaudissements.
Le PN est beaucoup plus fourbe, plus malade dans sa tête et plus dangereux. Souvent blessé dans l’enfance, il a une mauvaise image de lui-même. Intelligent, fin psychologue, il a développé un profond trouble de la personnalité qui le transforme en bourreau.
Le PN est multicartes
Charmeur, il suscite la sympathie. Séducteur et charismatique, c’est un caméléon qui se glisse aisément dans la peau d’un autre : voisin cordial et bricoleur, copain toujours prêt à faire la fête, jésuite, catho intégriste ou protestant convaincu, fils de bonne famille désargenté, héritier d’une dynastie, orphelin et malheureux qui s’en est sorti grâce à son courage, gendre idéal…il endosse des rôles très différents avec la même aisance.
Il ne ressent aucune émotion
Cordial, affectueux, complice, il peut aussi devenir tendre, attentionné, amoureux. Pourtant il est d’une froideur redoutable et n’éprouve rien, ni attirance, ni sentiment, ni pitié…ses yeux se posent avec indifférence sur la personne qu’il fait souffrir, sa seule motivation est sans doute l’envie ou la jalousie, et le besoin impérieux de faire payer aux autres un bonheur qu’il ne connaîtra jamais.
Il choisit une proie intéressante
Pas question de jouer avec une personnalité vulnérable et malléable, c’est beaucoup plus amusant de se mesurer à quelqu’un de fort, de le casser, de le réduire en poussière. Il brise, il ramasse les morceaux, il remet sur pied et il détruit de nouveau. Attention : sa victime a une ou des failles qu’il a sur déceler en quelques minutes et dont il va se servir pour la dévaloriser, la culpabiliser et mieux la contrôler.
Il adore le mensonge
C’est son terrain de jeu. Par omission ou volontairement, il se régale et peut s’inventer un passé sensationnel ou très triste, étaler ses prouesses ou se faire tout petit, égarer l’autre en lui donnant de fausses pistes, ou une vraie, s’emmêler sciemment les pinceaux, se réjouir de la semi-victoire de son adversaire pour l’enfoncer ensuite, impitoyablement. Nier l’amuse, surtout quand c’est une évidence.
Il coupe sa proie de tout son entourage
Il n’aime pas ses amis, ni sa famille. Ou plutôt il sent que ce sont eux qui ne l’aiment pas. Il vous l’assure, il en a la preuve, il ne la donnera pas pour ne pas vous faire mal. Tous les moyens sont bons pour dénigrer ses ennemis et se faire lui-même passer pour une victime.
Cette phase arrive quand il a déjà affirmé son emprise. En coupant la victime de sa famille, de son cercle d’amis, il la rend plus fragile, plus dépendante car elle n’a plus de repères.
Que faire avec un PN dans sa vie ?
Dans une relation de couple, je dirai que la fuite est la seule solution car l’ennemi est redoutable. Pour la victime, la prise de conscience est souvent lente, progressive, toujours violente. Mais les dégâts dans cette relation toxique ne font qu’augmenter avec le temps : perte de confiance en soi, dévalorisation, épuisement, dépression, la victime doit sortir de cet enfer et reprendre le contrôle de sa vie.
Tous les autres conseils ne servent à rien : lui renvoyer ses défaillances, fixer des limites, se faire respecter, utiliser la technique du miroir, lui demander ses objectifs…il faut arrêter de bonimenter. L’ennemi est invincible car il ne ressent rien. Alors, courage, fuyons.
Que faire quand il y a un PN dans son entourage ?
L’éviter est le mieux. Il ne faut pas l’affronter, ni lui répondre, ni s’énerver, ni lui montrer que l’on sait. Ni se mettre à la place de sa ou de ses victimes. Quand on a la chance de le repérer, on se tient à l’écart.
Pour aider une victime de PN, il faut l’inviter avec douceur à se confier, à raconter son quotidien, lui donner du temps. Ne jamais souligner sa faiblesse, sa passivité. Évoquer légèrement la toxicité du pervers narcissique. En sachant que l’expérience des uns ne sert pas aux autres et qu’il est difficile d’aider une victime d’un pervers narcissique parce qu’elle est la seule à pouvoir couper le lien qui la rattache à lui.