L’été arrive. Période de détente, d’insouciance et de plaisir, propice aux amourettes, aux rencontres exotiques et aux relations éphémères, parenthèse joyeuse accompagnée de relâchement et de baisse de la vigilance.
En progression constante, la Chlamydia est devenue l’IST (Infection Sexuellement Transmissible) la plus fréquente en Europe. Cette bactérie se transmet lors de relations sexuelles non protégées. Très répandue chez les 16-24 ans, elle n’épargne pas les trentenaires en quête d’aventures.
Peu ou pas de symptômes
Chez les seniors, on note également une recrudescence de cette IST, reflet de la prolongation de la vie sexuelle. De plus, comme les défenses immunitaires baissent chez les personnes âgées, le risque de contracter un virus est plus important après 65 ans. La notion de performance, malgré l’âge, étant encore présente chez les hommes, on remarque souvent une gêne face au préservatif: ils craignent les troubles érectiles, la coupure érotique, elles redoutent la perte de sensation à la pénétration, évoquent le manque de romantisme.
Dite « maladie silencieuse », la chlamydiose fait son chemin un peu partout. Elle est difficile à soigner car il n’y a souvent pas de symptôme. Au bout de 8 à 15 jours, se déclenchent parfois des brûlures en urinant, accompagnées de fièvre, apparaissent des écoulements, des démangeaisons, voire des saignements au niveau du rectum, qui peuvent signaler la contamination. Tout symptôme génital, même bénin, doit être pris très au sérieux
Si l’infection est décelée tôt, le traitement est simple, à base d’antibiotiques. Infection de l’utérus, troubles urinaires, fièvre, stérilité ou inflammation de la prostate sont les complications qu’une Chlamydia diagnostiquée trop tard peut entraîner. Les femmes enceintes ont un risque important de transmettre la bactérie au bébé.
Comment y échapper ?
Pour ne pas contracter cette maladie, la règle de base est de se munir d’un préservatif pour toute pénétration vaginale ou anale. Peu confortable et stressante, il est vrai que la « capote » a mauvaise réputation. Pourtant les fabricants redoublent d’efforts : indéchirables, nervurées, aromatisées à la fraise ou au chocolat, multicolores ou phosphorescentes, les dernières créations promettent mille plaisirs.
Le sexe oral présente un risque de transmission plus faible que les pénétrations, mais le risque zéro n’existe pas. En présence d’aphtes ou de petites blessures gingivales, la bouche est une porte d’entrée des IST. Pour une pratique sexuelle buccale, on peut trouver en pharmacie des digues dentaires, carrés de latex venus tout droit de l’univers des soins dentaires. Pas très romantiques mais efficaces !
Pour les adeptes farouches du « sans préservatif » ou les têtes de linotte, après tout rapport sexuel non protégé, il est urgent de consulter et de demander un dépistage: il ne faut pas oublier que l’infection se transmet par les muqueuses et qu’une relation sexuelle incomplète n’évite pas le risque de contamination.
Il ne faut pas rester dans le doute et se dire « on verra plus tard ». Les tests sont gratuits dans les centres médico-sociaux et remboursés en grande partie sur prescription d’un médecin généraliste. Une consultation médicale peut éviter beaucoup de problèmes de santé.