Une paréidolie est une sorte d’illusion d’optique qui consiste à associer un stimulus visuel informe et ambigu à un élément clair et identifiable. En fait, notre cerveau, pour optimiser nos chances de survie, structure notre environnement en permanence. Quitte à transformer les informations transmises par l’œil.
Mais à la différence des illusions d’optique classiques, qui découlent de lois de la perception communes à tous, chacun peut ici voir une chose différente. Ainsi, certains verront dans la pleine lune un visage, d’autres un loup, etc. et l’identification de visages dans les nuages est un exemple classique. La paréidolie est généralement causée par la tendance naturelle à assimiler des perceptions nouvelles à celles déjà connues et répertoriées.
L’humain a tendance à deviner notamment des visages dès qu’un objet y ressemble. Les attentes, les prédispositions, la culture de chacun a un impact sur ces « projections ». Par exemple, le test de Rorschach est basé sur cette fonction cognitive: le sujet donnera sens à des tâches d’encres qui lui sont présentées en fonction de ses propres représentations mentales, donnant ainsi un aperçu de certaines de ses dynamiques psychiques. Les scientifiques soulignent que notre perception est en fait altérée par nos propres attentes et prédispositions. On devine plus qu’on ne voit ”, explique John Kevin O’Regan, directeur du laboratoire Psychologie de la perception à Paris.
La paréidolie expliquerait les visions de figures iconiques ou religieuses, telle cette image de la Vierge Marie perçue sur un toast, lequel a été vendu 28 000 dollars en 2004…
Une étude japonaise relayée par le site Slate.fr, souligne que cette particularité ne serait pas si anodine. Après avoir fait passer des tests de personnalité à 166 étudiants, les chercheurs leur ont demandé de regarder des images comportant des points placés au hasard. Les volontaires devaient dire ce qu’ils voyaient. Une corrélation est alors apparue évidente aux yeux des scientifiques : ceux qui avaient le plus de signes de névrose d’après leurs tests percevaient plus de visages, d’animaux ou de plantes dans les images données. « Ces résultats suggèrent que les traits de personnalité, l’état émotionnel et le sexe affectent la probabilité de paréidolie mais sans déterminer quelle sorte de paréidolie est vue » ont-ils indiqué. De plus, ils ont noté que les femmes voyaient plus souvent des visages humains. Selon eux, comme elles sont plus faibles physiquement, elles seraient plus attentives à des signes externes pour détecter un éventuel danger.
Le phénomène de paréidolie s’avère parfois très troublant pour certaines personnes, qui peuvent par exemple le considérer comme le signe d’un défunt. Quelle que soit au final l’explication de ce phénomène, il est donc souvent important de tenter d’en saisir le sens pour la personne, au-delà de son caractère étrange.
(Sources: science-et-vie.com/ circee.org/arcus.centerblog.net/wikipedia.org/medisite.fr)