Des chercheurs du « Kings College de Londres » en Grande-Bretagne ont étudié pendant 10 ans, (entre 1999 et 2009), 324 femmes jumelles en bonne santé, âgées en moyenne de 43 à 73 ans, toutes inscrites sur le registre national « TwinsUK volunteer registry ». L’équipe a mesuré au début et à la fin de cette étude différents indicateurs relatifs aux capacités cognitives, à l’apprentissage et la mémoire des participantes en tenant compte de facteurs génétiques susceptibles de modifier la donne.
Leurs résultats, publiés dans la revue « Gerontology » du 10 novembre, montrent que la puissance des jambes est un meilleur indicateur des changements cognitifs qu’aucun autre facteur lié au mode de vie. Les chercheurs ont remarqué que les jumelles bénéficiant de jambes plus musclées au début de l’étude restaient dans de meilleures dispositions cognitives et présentaient moins de modifications cérébrales dues à l’âge au bout de 10 ans. Cette étude est la première à affirmer l’existence d’un lien entre la puissance (force et vitesse) des membres inférieurs et les changements cognitifs.
« Cela suggère, indique le Docteur Claire Steves, un des chercheurs, qu’un simple changement dans ses habitudes de vie pour stimuler notre pratique physique peut nous aider à nous maintenir à la fois en bonne santé physique et mentale. » Et que l’on trouve dans les jambes les muscles les plus importants du corps, soulignent les scientifiques. Muscles faciles à solliciter par le biais de différents exercices sportifs, voire même lors de simples activités quotidiennes telles que se tenir debout et marcher.
Comment stimuler son cerveau ?
En février 2011, une étude publiée par l’université de Pittsburgh montrait que la marche rapide pendant 45 minutes trois fois par semaine permet d’augmenter le volume de l’hippocampe (glande située dans le cerveau, et qui joue un rôle primordial dans la mémorisation et le déplacement)). «
« Quel que soit l’âge auquel on décide de se mettre ou se remettre à l’exercice, le cerveau peut en bénéficier dès trois à six mois de pratique d’un sport d’intensité moyenne, comme le vélo, le jogging, la marche rapide, toujours sur la base de 45 minutes, trois fois par semaine », souligne Martine Duclos, chef de service de médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand et auteur avec Nathalie Boisseau et Michel Guinot de « La Femme sportive » (Editions de Boeck).
Il n’y a pas que le débit sanguin qui soit stimulé lors d’une marche. Le cerveau doit également administrer les perceptions du corps (terrain boueux, coups de vent, pentes, descentes...) et le réglage du glycogène, notre carburant musculaire. À sa charge aussi l’augmentation de volume des capillaires qui lui fournissent glucose et oxygène et la transmission des neuromédiateurs, comme la dopamine, qui jouent sur le moral. Et si, en plus, on avance en parlant, en réfléchissant (ça arrive !) ou en écoutant de la musique, cette gestion active notre plasticité cérébrale.
Travailler ses cinq sens permet d’entretenir son cerveau. Car ils sont très adaptables. On en a fait l’expérience en plongeant des volontaires dans le noir. Au bout de cinq jours, l’aire cérébrale dévolue au toucher s’est développée.
Les neurones de la vue se sont détournés de leur affectation d’origine. Que faire en pratique ? Pour développer l’ouïe, on peut s’entraîner à suivre plusieurs conversations en même temps ou s’exercer à reconnaître les différents instruments dans une symphonie. Pour stimuler l’odorat, lié à la mémoire et qui participe à 90 % à la saveur des mets, on ferme les yeux avant d’identifier les aromates, les épices ou reconnaître les vins. Enfin ne pas oublier de masser ou se faire masser pour stimuler son toucher. Quand on développe un sens, tous les autres en profitent.
Pour développer son odorat, il faut essayer d’identifier différents types d’odeurs les yeux fermés. En pratiquant cet exercice pendant quelques mois, on améliore sa capacité à distinguer les différentes odeurs. Au début, on s’exercera à sentir successivement des odeurs très différentes comme le chocolat, la vanille, la cannelle, et le thé à la menthe. Puis on passera à des odeurs plus difficiles à différencier comme la fraise, la cerise et la framboise ou encore le citron, le citron vert et le pamplemousse. Quand on identifie une odeur, le fait de la décrire à voix haute, augmente la capacité à la percevoir.
Enfin, prendre des compléments alimentaires ou consommer des aliments ou riches en zinc comme l’agneau, les pétoncles, les graines de citrouille, les graines de sésame et l’avoine aident à affiner son odorat.
Quant au toucher, la plupart du temps, on le considère comme acquis…et pourtant ! Faire délibérément attention à la façon dont on ressent les choses au toucher, peut réveiller notre cerveau et ainsi stimuler notre sens du toucher.
Laisser ses doigts frôler un arbre en se promenant, s’arrêter pour poser la main sur l’herbe ou le sol, ou seulement passer les mains dans ses cheveux ou sentir le froid du carrelage sous les orteils, nous aide à prendre conscience des choses qui procurent des sensations différentes sur notre peau.
En conclusion, il est bon d’essayer d’être plus attentif. En ralentissant notre rythme et en prêtant une attention particulière à tout ce qui nous entoure et à ce que vous faisons, nous parviendrons peu à peu à prendre conscience de toutes ces choses. Le plaisir doit rester au rendez-vous. Mais le cerveau a besoin de se lancer des défis. Repousser les limites de ce qu’on croit pouvoir faire est excellent pour le moral autant que pour l’intellect. et il n’y a pas d’âge pour exercer sa créativité ou développer sa plasticité cérébrale.
» Le cerveau, explique Joël de Rosnay, biologiste, est un réseau fluide inclus dans la totalité du corps. Il se reconfigure en permanence au gré de ses relations avec son environnement interne et externe. »
(Sources: ladepeche.fr/topsante.com/psychologies.com (Marie-Anne Garcia Bour)/wikihow.com)